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Tel est la substance de la correspondance datée du 19 août, adressée au ministre de l’Economie et des Finances, Abou-Bakar Traoré par la Banque Mondiale, relative au plan d’investissement des secteurs eau et électricité

Le ministre de l’Economie et des Finances, Abou – Bacar Traoré, vient de recevoir une correspondance de la Banque Mondiale, datée du 19 août et relative au plan d’investissement des secteurs eau et électricité.

Ampliations de cette lettre ont été faites au ministre des Mines et de l’Energie, à l’Ambassadeur du Mali à Washington, Abdoulaye Diop, à l’Administrateur pour le Mali à la Banque Mondiale, Paoulo Gomes, au directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), à Saur International, au facilitateur des négociations entre le Mali et ses partenaires, André Rigo.

Cette importante correspondance fait suite à une mission conduite à Washington en juillet dernier par le ministre des Mines et de l’Energie, Ahmed Diane Séméga pour négocier avec les partenaires du Mali le plan d’investissement des secteurs eau et électricité, élaboré par le gouvernement et EDM – SA. Malheureusement, la réponse de la Banque Mondiale a écœuré le ministre Abou – Bacar Traoré et les hauts cadres de l’hôtel des Finances. Pour la simple et bonne raison que la Banque Mondiale préconise dans ses analyses une hausse de 75 à 100 % des tarifs actuels de l’électricité au Mali.

 » Les tarifs actuels de l’électricité au Mali sont très largement inférieurs aux seuls coûts de carburant de la production thermique. Des tarifs d’électricité qui permettraient de couvrir les coûts complets de la production thermique devraient être supérieurs d’environ 75 à 100 % aux tarifs actuels. Par conséquent, c’est seulement en maintenant une production essentiellement d’origine hydroélectrique et / ou en développant des interconnexions avec des pays voisins disposant des ressources électriques bon marché ( Côte d’Ivoire, Guinée ) que le Mali peut espérer maintenir des tarifs abordables de l’électricité« .

Cet extrait contenu dans la lettre de la Banque Mondiale prouve à suffisance que cette Institution financière internationale n’est pas prête à aider le Mali dans sa quête pour la mise à disposition du maximum de maliens de l’électricité bon marché.

Cependant, la Banque Mondiale estime que dans ces conditions, sauf à décider d’augmentations de tarifs très élevés, la stratégie la plus réaliste pour le secteur électrique consisterait à rechercher pour les années à venir à gérer la pénurie de production et des difficultés financières d’EDM par  » une combinaison de mesures visant à limiter la croissance de la charge « .

Les mesures envisagées pourraient, selon le document, inclure par exemple, une limitation de niveaux de perte, des mesures de maîtrise de la demande, un ajustement tarifaire, un ralentissement voire un gel des extensions de réseau et des nouvelles connexions (en particulier dans les centres secondaires) du moins jusqu’à la mise en oeuvre de ressources non thermiques.

En outre, la Banque Mondiale indique que «  le plan d’investissement devrait intégrer les contraintes technico-économiques qui pèsent sur le secteur et refléter, à cet égard, une stratégie réaliste. Les principaux arbitrages auxquels font face actuellement les autorités maliennes sont en particulier, l’arbitrage entre l’expansion des niveaux d’accès et le maintien des tarifs à des niveaux abordables ; l’arbitrage entre fiabilité de l’offre et les niveaux de tarifs « .

Enfin, il serait intéressant de savoir sur quelle base et avec quels experts, la Banque Mondiale est parvenue à cette conclusion relative au plan d’investissement de l’eau et de l’électricité que le Mali lui a soumis.

Il est également important que le gouvernement réagisse très rapidement à la correspondance de cette institution de Breton Woods.

Chahana TAKIOU

08 septembre 2005.