On avait, un moment, interdit les cultures hautes (mil, maïs…) pouvant abriter éventuellement des bandits de grand chemin. On se rappelle qu’un champ de maïs, duquel le propriétaire n’attendait que la récolte, a été purement et simplement rasé, par un Bulldozer sur ordre des autorités.
Il s’agit précisément de l’endroit où sont situés de nos jours la place CAN et les bureaux du Vérificateur Général, le Lycée Mamadou Sarr, les bâtiments de l’ACI, entre autres, donnait l’image d’une véritable forêt classée.
L’urbanisation a eu raison sur l’environnement naturel. Il y a eu bien évidemment la construction des routes, rendant la circulation entre les différents quartiers beaucoup plus agréables. En plus de cela, il faut ajouter la présence remarquable d’immeubles de toutes sortes : hôtels, restaurants, auberges, bars… etc.
Ce qui pose problème aujourd’hui, aux habitants des maisons voisines, c’est le tapage nocturne. D’après certaines personnes vivant dans cette partie de la capitale, au coucher du soleil, l’ambiance à l’ACI 2000 fait penser à d’autres grandes métropoles européennes, américaines ou asiatiques.
La cadence répétée et continuelle des différentes machines de sonorisation, empêche les paisibles populations de dormir. Alors que le Directeur Régional du Tourisme et de l’Hôtellerie du District de Bamako avait précisé, à l’occasion d’une rencontre, qu’en cas de nuisance au voisinage par un tapage nocturne, des plaintes peuvent être déposées à son niveau, notamment contre les gérants de bars en question pour explication et mise en garde, si les intéressés ne cessent le tapage, l’établissement sera purement et simplement fermé.
Après les actes de vandalisme consécutifs au match Togo-Mali et qui ont entraîné de nombreuses casses à travers Bamako, les autorités ont procédé à la fermeture de certains établissements. Il y a de cela quelques mois, d’autres ont rouvert, après avoir rempli des conditions…
Vu le grand nombre (qui croît d’ailleurs) de bars dans cette partie de Bamako, on est en droit de se demander si les instructions des autorités hôtelières sont connues par les populations et autres propriétaires de bars pour être appliquées. Sinon comment peut-on comprendre que l’ACI 2000 soit en passe de se transformer en Californie? La persistance du phénomène tapage nocturne veut dire donc que quelque part quelque chose ne va pas.
Soit les habitants ne sont pas suffisamment informés par rapport aux dispositions à prendre pour empêcher, autant que faire se peut, l’ambiance surchauffée des bars, ou alors les autorités n’appliquent pas toujours ce qu’elles laissent entendre.
On se rappelle encore que M. le Directeur Régional du Tourisme et de l’Hôtellerie/District de Bamako avait fustigé le comportement de certaines personnalités importantes du pays qui interviendraient, à chaque fois qu’un bar est fermé. Ces personnalités, aux dires de M. le Directeur, mettent leur intérêt personnel avant l’intérêt du grand public.
En attendant qu’une solution beaucoup plus appropriée ne soit trouvée au problème lié au tapage nocturne, les habitants de l’ACI 2000 souffrent énormément. Il se peut même que parmi ces habitants, il y ait des propriétaires de bars, c’est une possibilité. Ce qu’il faut souligner ici, c’est que la plupart des immeubles de l’ACI 2000 appartiennent à des expatriés.
Leur politique consiste à louer des maisons à des particuliers qui les sous-louent à leur tour. Dans ce cas, les responsabilités seraient partagées. Il faut dire aux premiers que les gens ne sont pas dupes. Les derniers,doivent savoir qu’on ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre.
Soit ils veulent dormir tranquillement sans tapage nocturne, ils cessent de louer leurs maisons, ou alors ils acceptent l’atmosphère de Hong Kong, de Lagos ou de Californie. Nous attirons tout de même l’attention des autorités sur le phénomène du tapage nocturne extrême à l’ACI 2000.
Goudia KONATE
23 février 2006.