Pour manifester son ras-le-bol après l’échec de ses négociations avec l’Etat, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) a déposé un préavis de grève de protestation de 48 h à compter du 25 avril prochain sur la table du gouvernement.
Le Snec observera une grève de protestation de 48 h du mercredi 25 avril au jeudi 26 avril 2007 si ses revendications ne sont pas satisfaites. L’information a été donnée hier, à la Bourse du travail par le secrétaire général du Syndicat, Tibou Telly.
« Nous avons fait preuve d’un esprit de conciliation à tous égards. Mais quand le dialogue échoue, on est obligé de recourir à une autre forme de lutte. Nous sommes suffisamment fondés à dire que nous sommes en situation de légitime défense », a-t-il dit.
Le Snec a 37 points de revendication, mais dans sa plate-forme revendicative, il s’est borné à 15 points, dont : l’octroi de prime de risques aux agents de l’éducation préscolaire et spéciale et aux professeurs de l’enseignement technique et professionnel, l’octroi de primes de logement à tous les enseignants, au personnel de la jeunesse, des sports, des arts, de la culture, de l’artisanat et du tourisme… le relèvement des taux de surveillance et de correction des examens scolaires alloués aux personnels enseignants, etc.
C’est ce point qui constitue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Selon le secrétaire général du Snec, pour la correction du CEP qui fait 200 F CFA par copie, le Syndicat a proposé de doubler ce montant (400 F CFA). Contre toute attente, à ses dires, le gouvernement a proposé 260 F CFA. Pour le DEF dont la correction fait 300 F CFA par copie, le Syndicat a également demandé le double tandis que le gouvernement a proposé 360 F CFA. S’agissant du bac le Snec a demandé 800 F CFA par copie corrigée alors que le gouvernement a tablé sur 460 F CFA.
A entendre M. Telly, le gouvernement a voulu se jouer d’eux. « Toutes les commissions siégeant au niveau du ministère de l’Education ont été contournées. Des négociations ont été organisées secrètement et discrètement avec un seul acteur », a-t-il dénoncé. Pour lui, le vin est tiré et il faut le boire jusqu’à la lie.
« Nous pensons que ce qui s’est produit est extrêmement grave de conséquence. Nous nous battons pour la moralisation des examens, une revalorisation de la fonction enseignante. Il n’aurait rien coûté au gouvernement et aux différents ministères concernés d’examiner nos revendications. En nous traitant de cette manière, le gouvernement nous a éloquemment prouvé que nous ne comptons pas », s’est insurgé le conférencier.
Et à M. Telly d’ajouter qu’il n’y a pas de corrélation entre cette grève et l’appel de Tiébilé Dramé aux enseignants à le voter lors de la présidentielle. « Je ne milite dans aucun parti politique. Notre charte nous interdit de cumuler le mandat politique et syndical. Tiébilé en rencontrant les enseignants les a rencontrés en tant que militants, citoyens mais qui ne pourrait jamais engagé le syndicat ».
Cependant, le fait que le mot d’ordre coïncide avec le scrutin du 29 avril ne gène nullement le Snec. « Nous ne versons dans aucune politique politicienne. Tout ce que nous faisons s’inscrit en droite ligne de nos intérêts. Nous ne cherchons pas à prendre la nation en otage. Mais chacun doit veiller pour une école performante et apaisée : en respectant ses engagements », a-t-il tranché.
Mohamed Daou
13 avril 2007.