Lundi 21 mars, un meeting était organisé à la bourse de travail de Bamako par le collectif des délégués du personnel et des sympathisants. Le but de la rencontre était d’informer la centrale syndicale, UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), sur certains agissements de la section nationale d’EDM (Energie du Mali).
Selon le porte-parole du collectif des délégués du personnel et sympathisants, Youssouf Diarra, la section nationale d’EDM-SA est entrain de poser des actes «en violation flagrante des textes en vigueur dans les structures syndicales de l’UNTM».
Les actes en question concerne la cooptation d’un nouveau bureau syndical d’une cinquantaine de personnes au lieu d’un renouvellement régulier de la section nationale. Aux dires des participants, l’actuelle section nationale a épuisé son mandat depuis plus de 8 mois mais retarde à dessein la convocation d’une assemblée générale des travailleurs pour la mise en place d’un nouveau bureau.
«Depuis août 2004, les travailleurs de EDM-SA attendent une réponse à cette question, malgré toutes les actions entreprises jusque là… auprès de tous les acteurs» a rappelé M. Diarra avant d’ajouter que «la tension actuelle menace gravement le climat social et la stabilité» de l’entreprise.
Sous les incessantes demandes du collectif, le bureau syndical sortant aurait donc mis en place quelques membres cooptés par une poignée de délégués choisis, et «envisagerai de (le) faire acclamer en Assemblée générale».
Les travailleurs présents au meeting disent ne pas vouloir de ce «comité coopté» et demande donc à leur centrale syndicale de «s’investir pour fixer, dans un bref délai, la date de l’Assemblée générale» seule habilitée à mettre en place un comité EDM-SA de Bamako.
Pour cela, le Collectif compte sur l’UNTM, instance suprême, à laquelle il renouvelle son attachement. Le secrétaire général de la Centrale, Siaka Diakité, a dit comprendre la situation. Du reste, il a reconnu avoir été au courant des faits avant même le meeting d’hier et que déjà, au cours d’une réunion antérieure, il s’était investi pour tenter de trouver une solution.
A ses dires, il avait déjà rencontré le secrétaire général sortant de la Section EDM et a fustigé toutes formes de dérives. Parce que selon M. Diakité, le Bureau exécutif de l’UNTM s’engage pour que «force reste à la loi».
Il a commandé donc le respect strict et l’exécution intégrale des statuts et règlement intérieur des syndicats, c’est-à-dire, en filigrane, des élections libres et transparentes au suffrage populaire.
Il a rassuré les travailleurs de l’EDM que leurs doléances seront prises en compte, puis les a invité à rester sereins et à bannir toutes formes de violence ; à rejoindre leurs emplois et postes.
Après le meeting, quelques échanges avec certains travailleurs, nous ont permis de comprendre qu’il existe un profond malaise au sein de la société EDM. Selon certains interlocuteurs, l’ancien bureau puis celui qui aurait été coopté, seraient en fait très proches de la direction d’EDM.
Ils accusent ces bureaux de faire le jeu de la direction au lieu d’oeuvrer pour le bien-être et la promotion des travailleurs. Ainsi, les salaires des travailleurs seraient gelés depuis 2001 sans aucune perspective d’augmentation ou de reclassement.
Par ailleurs, certains avantages ne seraient plus accordés aux travailleurs d’EDM. D’où la colère du Collectif des délégués du personnel et des sympathisants qui voudraient un renouvellement complet des structures.
Avec les piques de la CREE (Comité de régulation de l’eau et de l’électricité) et la grogne de ses travailleurs, l’EDM vient d’être mise sous haute tension.
Ch. A Tandina
22 Mars 2005