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Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) avait décrété une grève illimitée à partir du 26 février dernier pour protester contre l’escalade de la violence en milieu scolaire, où les professeurs sont devenus des cibles. Les négociations avec les autorités l’ont amené à suspendre son mot d’ordre de grève, mais, prévient-il, si les choses ne se déroulent pas comme prévu, la grève reprendra.

« Il y en a tellement que je ne m’en souviens pas ». Ainsi s’exprimait, il y a quelques semaines, le secrétaire général du Snesup, Dr. Abdou Mallé pour faire allusion à la non-exécution de certains engagements pris par le gouvernement. Cette fois-ci, il persiste et signe que « la grève est suspendue pour l’exécution des engagements. Si tel n’est pas le cas, nous reprendrons incessamment ». Et d’ajouter « qu’on ne peut pas s’amuser avec la vie des travailleurs ».

Pour le moment, nous sommes loin de ce scénario, car à l’issue d’intenses négociations avec le gouvernement dont quatre départements étaient mobilisés pour le problème, le Snesup a invité mercredi tous ses militants à reprendre le travail. Ce qui était d’ailleurs chose faite au niveau de certaines facultés, grandes écoles et des instituts de l’Université de Bamako. La reprise a été possible grâce à l’engagement de l’Etat à satisfaire les requêtes du Snesup, principalement le volet sécuritaire.

D’abord, le gouvernement s’est engagé à faire une déclaration condamnant les scènes de violence à l’école. Une chose qui se traduirait certainement par sa détermination à combattre à bras le corps les actes barbares dans l’espace scolaire. Les autres points d’accord avaient fait l’objet de recommandations du dernier Conseil de l’Université de Bamako. Les administrateurs des composantes de l’université avaient souhaité l’application des textes régissant l’enseignement supérieur. L’Etat a entendu cette recommandation et veillera désormais sur ce point.

Dispositions contre la violence

L’Etat a également pris acte des mesures à long terme, qui concernent généralement la construction d’infrastructures scolaires, des voies d’accès à la colline de Badalabougou, d’une infirmerie. Des actes, une fois concrétisés, répercuteront certainement sur le cadre de travail des étudiants, professeurs et administrateurs. Dr. Mallé a souligné que ces « mesures sont principalement pour le confort des étudiants ».

« Nous sommes agressés dans les lieux de travail, dans les rues, des membres de nos familles sont menacés puis violentés. Les locaux de certains établissements sont saccagés ou incendiés… Nous ne pouvons plus supporter cette situation qui n’a que trop duré. L’Etat doit s’exécuter ». Telle avait été la raison principale de la grève, qui s’était voulue une condamnation ferme de la violence en milieu scolaire.

Cet aspect a occupé une place de choix au cours des négociations entre l’Etat et le Snesup. Selon Dr. Mallé, les autorités ont rassuré de prendre toutes les dispositions nécessaires, du moins partout où besoin sera, pour empêcher la violence. La promesse a aussi été tenue de sanctionner les auteurs des scènes de violence.

Le point sur lequel les protagonistes n’ont pas pu trouver un terrain d’entente est la permutation des enseignants. Il convient de signaler qu’une commission de suivi constituée du ministère de la Justice, de la Sécurité intérieure et de la Protection civile; du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat et du département des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique a été mise en place.

Ogopémo Ouologuem
(stagiaire)

29 Février 2008.