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Chose promise, chose due : le lundi 17 Novembre 2008, l’évènement tant attendu a ouvert ses portes au Centre International de Conférence de Bamako : le forum ministériel mondial sur la recherche pour la santé.

La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, accompagné, pour la circonstance, des membres du gouvernement malien, de ministres de la Santé, du Développement Social, des Sciences et des Technologies, ainsi que des scientifiques, des universitaires et des représentatns de la Santé civile, venus d’Afrique et d’Europe. Des représentants des instituts nationaux de recherche en santé et du secteur privé ont également pris part. à la rencontre.

L’objectif de ce forum ministériel mondial sur la recherche pour la santé est de renforcer le leadership pour la santé, le développement et l’équité, en donnant, aux gouvernements,des moyens d’action pour qu’ils élaborent, sur des bases structurées, des politiques prioritaires de recherche en santé, dans le cadre de leurs stratégies de recherche plus générales ; en améliorant la capacité des systémes à mettre en oeuvre ces politiques ; en intensifiant la coopération internationale pour faire face aux enjeux nationaux , internationaux et mondiaux en matière de recherche en santé.

Il s’agit aussi d’engager toutes les parties prenantes dans la recherche et l’innovation pour la santé, en veillant à inclure les acteurs publics et privé,s différents secteurs et disciplines, la société civile et les organisateurs locales, nationales, d’une façon cohérente et coordonnée ; et en faisant intervenir les partis prenantes tant dans le processus que dans le contenu de la recherche.

il s’agit enfin de renforcer les responsabilités des systèmes de recherche, tout en mesurant les résultats en évaluant l’impact de la recherche pour la santé ; en assurant le suivi des initiatives et des partenariats associés à la recherche pour la santé ; en gagnant la confiance de la population et en établissant des normes afin de rendre équitables et transparents les processus de recherche.

La tenue de ce forum a été l’occasion, pour le Chef de l’Etat malien, de souhaiter la bienvenue des participants à Bamako et exprimer, au nom du peuple malien ,toute sa satisfaction pour l’honneur qui est ainsi fait au Mali d’abriter cette importance rencontre.

Le Président de la république a également tenu à exprimer sa gratitude et ses remerciements à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au Conseil de la Recherche en Santé pour le Développement, à la Manque Mondiale, au Forum Global pour la Recherche en Santé et à l’UNESCO, pour “cette marque de confiance à l’endroit du Mali et de l’Afrique tout entière”.

De l’ avis d’ATT, l’organisation du sommet ministériel mondial sur la recherche procède de la volonté d’asseoir une culture de la recherche en santé en Afrique. Les stratégies de santé publique et de soins du 21ème siècle sont, selon lui, basées sur des évidences scientifiques. “L’Afrique se doit de maîtriser la science et la technique. L’expérience des pays développés et des pays émergents démontre qu’investir dans la recherche scientifique et l’innovation technologique, c’est assurer l’avenir aux plans sanitaire, politique, économique, social et culturel“, a-t-il ajouté.

Pour la circonstance, le Chef de l’Etat malien a rappelé le 19 ème congrès des hommes de science en Afrique, tenu à Brazzaville en 1987 sous les auspices de l’OUA, et dont objectif était la mobilisation de la communauté scientifique africaine pour le développement du continent. Ce combat reste d’une brûlante actualité, au regard des nombreux défis à relever en matière de santé.

Au nombre de ces défis. ATT a cité les fardeaux endémiques tels que le paludisme, le VIH-Sida et la tuberculose ; les urgences des virus émergents comme les fièvres hémorragiques et la grippe aviaire ; les épidémies liées aux changements climatiques ; mais aussi, les maladies chroniques tels que le cancer, l’hypertension artérielle et le diabète.

Un système de recherche performant serait la meilleure approche de prévention et de gestion de ces épidémies et de ces endémies qui peuvent entraver notre développement”, a-t-il souligné. Tout en saluant les efforts remarquables déployés par les pays du Nord et les pays émergents, dans la recherche contre ces fléaux, il a souligné la nécesité, pour l’Afrique, de s’engager dans un processus plus volontariste de maîtrise de la santé et de la technologie au servcie de la santé.

C’est dans ce sens qu’il s’est réjoui des initiatives en cours depuis le forum mondial de Mexico en 2004. Le forum mondial de Bamako, qui est une réponse aux recommandations, constitue une plate-forme internationale pour un plaidoyer fécond en faveur d’une recherche africaine en santé. “Ce renouveau de la recherche en santé passe par le renforcement des politiques et systèmes de recherche dans les pays en développement, par le développement des compétences locales et par une meilleure collaboration et coordination entre les acteurs publics, privés et la société civile”, a-t-il déclaré.

La tenue de forum de Bamako a été l’occasion, pour ATT, de saluer tous les chercheurs africains en santé, pour leur courage et leur esprit d’imagination, malgré la faiblesse des moyens à leur disposition. A cet hommage, il a ausi associé les pays et institutions qui soutiennent la recherche en santé en Afrique. “Le gouvernement du Mali, avec l’appui de ses partenaires au développement, a mis en place et soutient des structures de recherche. Le Centre de Recherche et Formation sur le paludisme, dirigé par le Pr Ogobara Doumbo, est une de nos fiertés”, a-t-il indiqué.

La qualité de ses travaux sur le paludisme, en collaboration avec les instituts nationaux de santé des Etats-Unis d’Amérique, a été récemment récompensée par le prestigieux Prix du Prince des Asturies 2008, en même temps que d’autres centres au Mozambique, au Ghana et en Tanzanie. C’est là, la preuve qu’une recherche en santé performante est possible en Afrique”, a ajouté le Chef de l’Etat.

Avant de clôturer son discours, iATT s’est dit convaincu que les succès déjà engrangés inspireront les travaux, afin que la Déclaration de Bamako soit le reflet d’une nouelle grande ambition, en faveur de la recherche pour la santé, le développement et l’équité. Par la même occasion, il a tenu à apporter son soutien pour la construction d’une maison dédiée à la recherche et à la gestion des connaissances à Bamako.

Ce qui permettra, dira t-il, de rapprocher les chercheurs des décideurs politiques, et symbolisera la réussite de la tenue du forum mondial en Afrique, à Bamako. En souhaitant plein succès aux travaux, ATT a donc déclaré ouvert le forum ministériel mondial de la recherche pour la santé, le développement et l’équité à Bamako.

Quant au Directeur régional de l’OMS en l’Afrique, le Dr Luis G. Sambo, au nom de la Directrice Générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan, il a remercié le gouvernement malien qui est l’hôte de ce forum ministériel mondial. Pour l’occasion, il a tenu aussi à rendre hommage à l’énorme travail accompli pour préparer ce forum, notamment tout ce qui a été fait lors des cinq réunions régionales.

A l’en croire, l’appel à l’action de Bamako est un résultat de la réunion que tout le monde attend avec impatience. “Il est, à mon sens, très judicieux que cet appel à l’action voue une attention particulière aux besoins pressants de l’Afrique en matière de santé, et à la capacité dont la recherche doit faire montre pour répondre à ces besoins“, a-t-il déclaré.


Selon le Directeur régional de l’OMS en l’Afrique, le Mali dispose d’un atout :
il s’agit de sa politique qui fait, de l’accès équitable aux soins de santé, une ambition nationale à laquelle vient s’ajouter une forte demande de la base pour des soins de qualité et de proximité. De son avis, la décision prise pendant les années 1990 de relancer les soins de santé primaires a mis, sur la bonne voie, les efforts maliens en faveur de soins de santé équitables.

Toujours selon le Dr Luis, le rapport sur la santé dans le monde consacré aux soins de santé primaires présente des éléments à l’appui d’une conclusion particulièrement pertinente : la satisfaction des attentes croissantes en matière de santé constitue un marqueur d’une bonne administration et d’une bonne direction à suivre pour parvenir à la stabilité et à la prospérité.

Et le rapport 2008 sur la santé dans le monde mentionne expressément les progrès du Mali en vue de la couverture universelle en matière de santé comme un exemple de ce qu’il est possible de faire avec une politique fondée sur la participation de la communauté, et en particulier les femmes, et utilisant la santé comme point d’entrée d’un développement communautaire plus large.

Ce qui veut dire que la politique malienne de santé a bénéficié d’une orientation bien déterminée et constamment adaptée, grâce aux éléments issus de nombreuses évaluations intérieures et extérieures, des études pilotes et projets de recherche. “Voilà ce qui est partout nécessaire pour le développement de la santé et l’équité“, a- t-il apprécié.

En matière de recherche, il y a de nombreuses raisons pour faire avancer d’urgence le programme de recherche en santé, a souligné le Dr Luis G. Sambo. C’est pourquoi il faut que la santé soit prise en compte dans toutes les politiques. Et pour cela, il faut se fonder sur les résultats de la recherche, dira-t-il.

Nous avons besoin de recherche pour guider les réformes des systèmes de santé, comme nous l’avons vu ici au Mali. Nous avons besoin de la recherche opérationnelle pour contribuer à donner plus d’impact aux interventions actuelles. Et surtout, nous avons besoin de la recherche pour persuader le monde entier que l’investissement en faveur de la santé doit continuer de représenter l’une des solutions les plus sûres- qui a déjà fait ses preuves – pour arriver à une société mondiale stable et prospère. Voilà le défi qui nous attend ; mais c’est aussi une tâche qui ouvre des perspectives très prometteuses”, a t-il conclu.

Au cours de son intervention, le Directeur Général Adjoint en Science Naturelle de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), M. Weter Erdelen, a, au nom du Directeur Général de UNESCO, remercié le Président de la République du Mali, pour avoir assuré la présidence de ce grand forum sur la recherche pour la santé.

A l’en croire, sa structure, en tant qu’agence spécialisée des Nations Unies, contribue à l’établissement de la paix, à l’allègement de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel à travers l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information.

Selon M. Weter Erdelen, dans l’exercice de sa mission, l’UNESCO œuvre pour le bénéfice de la communauté internationale. Ses programmes comprennent des domaines aussi divers que le changement climatique, les sciences fondamentales, l’éducation au VIH-Sida, l’alphabétisation et bien d’autres aspects, dira-t-il. C’est pourquoi l’UNESCO s’est jointe à l’organisation de ce forum ministériel mondial afin d’y intégrer les ministres et les autres parties prenantes de l’enseignement supérieur, de la recherche et des sciences, a-t-il souligné.

Selon toujours M. Weter Erdelen, prioriser la recherche est une nécessité pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Il a, par ailleurs, réaffirmé le soutien de l’UNESCO, dans le cadre du renforcement du système de santé en vue d’obtenir un meilleur résultat au niveau de l’état de santé de la population.

Quant au représentant de la Banque Mondiale, M. OK Pannendorg, au nom du Président de l’institution financière, il a salué la tenue de ce forum au Mali et l’engagement, au plus haut niveau, du gouvernement malien, dans la résolution des problèmes et défis en matière de santé. Selon lui, la Banque Mondiale, en tant que source importante d’assistance financière et technique, s’est engagée dans une approche complexe et dynamique des systèmes de santé.

A en croire M. OK Pannendorg, la strucuture soutient la recherche et l’analyse de nombreux éléments des systèmes de santé. La recherche dans les domaines de l’agriculture, du commerce, des genres, de la pauvreté, des ressources humaines, de la population, de l’environnement, de l’économie, des finances, de l’éducation, de la nutrition, de la gouvernance, de l’infrastructure et des transports, contribuent à un portrait nuancé des système de santé, a-t-il indiqué.

Pour M. OK Pannendorg, l’élaboration des indicateurs d’inégalité en santé dans plus de 50 pays, l’analyse des innovations en santé en faveur des pauvres, -comme l’assurance à faible coût et le marketing social-, l’étude du rôle du secteur privé dans la santé, la prédiction de la charge des maladies et de la malnutrition liée au changement climatique, et la suggestion de stratégies d’adoption, sont des exemples des activités de recherche sur les systèmes de santé de la Banque Mondiale.

Aux dires M. OK Pannendorg, la recherche est utilisée, promue et soutenue dans les pays clients de sa structure pour assurer la prise de décisions sur des données probantes et pour mesurer l’impact des populations. M. OK Pannendorg dira que la contributiion de la Banque Mondiale au présent forum consiste à s’attaquer aux maladies qui pénalisent l’Afrique.

Au cours de son intervention, il a déploré le fait que les femmes et leurs enfants soient vulnérables à ces maladies. Pour la circonstance, le représentant de la Banque Mondiale a sollicité l’implication d’une grande responsabilité. D’où la nécessité de travailler sur la recherche qui est la clé pour définir une vie meilleure.

Pour la représentante du Forum Global pour la Recherche sur la Santé, Mme Gill Samuel, l’égalité de santé est une priorité. C’est pourquoi le rôle particulier de sa structure est de fournir une expertise dans le domaine de la recherche pour la santé et l’équité en santé et de rassembler les décideurs de haut niveau, dans le domaine de la recherche, du financement et de la politique, pour un dialogue contructif ; d’accueillir le secrétariat du forum ministériel mondial conjointement avec l’OMS, de présider le comité directeur des six co-organisateurs et de gérer la partie logistique du forum, indiquera-t-elle.

Selon Mme Gill Samuel, Global Forum a été créé il y a 10 ans. Aussi a-t-elle sollicité qu’une attention particulière soit accordée à la recherche et dans tous les domaines, surtout les facteurs qui peuvent toucher à la santé. Elle a enfin souligné que ce forum de Bamako permettra d’examiner les défis par l’équité en matière de santé mondiale, par la sécurité sanitaire, et par le développement de la recherche.

Quant à la représntante du Conseil de la Recherche en santé pour le Dévelopement (COHRED), Mme Aïssata Touré, elle a souligné que la contribution de sa structure à ce forum de Bamako est de mettre l’accent sur les besoins des pays à moyen et faible revenu, et cela, dans trois domaines.

Il s’agit d’abord de soutenir les pays dans le développement des priorités dans la recherche pour la santé et des systèmes de santé performants ; ensuite, d’encourager une meilleure cohérence entre les bailleurs de fonds, afin de focaliser la recherche en santé sur les besoins des pays en développement ; enfin, de souligner le rôle que tous les acteurs peuvent jouer dans l’établissement du programme mondial de la recherche en santé.

Pour terminer, elle a prôné une réduction des inégalités sanitaires, avant de signaler que l’objectif final de ce forum est la quête de la santé pour tous. Pour la circontance, l’assistance a eu droit à une projection de film sur la recherche au Mali, de la musique de l’Ensemble Instrumental du Mali et de Mamou Sidibé. Le tout a été clôturé par la visite officielle de la vitrine de la recherche.


Mariétou KONATE

18 Novembre 2008