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L’absence du ministre Abdoulaye Koïta à la convocation de l’Assemblée nationale, au chapitre des questions orales, est interpellée par les élus de la nation comme «un manque de considération à l’endroit de l’institution parlementaire».

En effet, le ministre n’a pas daigné informer par écrit le bureau que dirige IBK ni même téléphoner pour lui faire savoir qu’il ne pourrait pas être au rendez-vous pour telle ou telle autre raison.

C’est pourquoi, la séance plénière, prévue pour 10 heures, n’a pu démarrer qu’aux environs de 11 heures, les députés pensant que, d’un moment à un autre, le ministre Koïta arriverait. Il n’en a rien été.

Aussi le président de séance, Assarid Ag Imbarcawane de faire constater l’absence non justifiée du ministre avant de demander au secrétaire parlementaire de lire l’article 90 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Celui-ci stipule en substance qu’en cas d’absence du ministre, l’interpellation est renvoyée à la séance prochaine et, s’il est encore absent, le député interpellateur a la possibilité de transformer les questions orales en interpellation de l’équipe gouvernementale, et laquelle pourrait déboucher sur une motion de censure.

Très courroucé, Kaourou Doucouré, l’unique député PARENA, l’un des grands animateurs du parlement, a vigoureusement dénoncé l’attitude du ministre Abdoulaye Koïta qui, selon lui, « fuit un exercice démocratique ».

L’honorable élu de Yélimané – colistier du bouillant qui a traqué le juge de Yélimané et obtenu sa dégradation comme mesure provisoire Gassama Diaby – estime que le manque de respect des ministres vis à vis de l’institution parlementaire découle du fait que « l’Assemblée est devenue une chambre d’enregistrement, d’accompagnement. Le bureau est responsable de cette situation ». IBK saura apprécier.

En fait, le ministre s’est livré à une véritable fuite en avant car, après avoir reçu le questionnaire du député, il a préféré descendre sur le terrain pour régler certains aspects relatifs aux interrogations plutôt que de répondre à l’exercice démocratique. A croire que dans ce dossier, il avait beaucoup de choses à se reprocher.

Il semble que le député Kaourou Doucouré dispose de preuves irréfutables sur la légèreté de l’attribution de certains marchés relatifs au bitumage des routes dans la région de Kayes, voire au détournement de certaines composantes des marchés, notamment la construction des forages, l’implantation des arbres, etc.

Le ministre ne pouvant pas justifier de telles anomalies aurait choisi de fuir le débat. Mais, Kaourou Doucouré n’est pas prêt à démordre et reviendra sur ses questions orales. Le ministre Koïta n’est donc pas au bout de ses peines. Loin s’en faut.

A suivre.

Chahana TAKIOU

12 mai 2006.