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Du fait de sa mauvaise gestion, l’ambassade du Mali à Genève (Suisse) n’est plus solvable. Elle est officiellement sur la liste noire de mauvais payeurs dans la Confédération helvétique.

La révélation est faite dans le rapport 2009 du Vérificateur général. Dans le chapitre consacré aux transferts de fonds de l’Agence comptable centrale du trésor (ACCT) vers les ambassades et chancelleries, l’ambassade du Mali à Genève est sur la sellette.

Ce sont au total 8 ambassades qui sont épinglées dans leur gestion. Il leur est reproché des dépenses superflues par rapport à leur dotation budgétaire. Ces 8 ambassades dont celles de Genève ont dépensé en 2007 et 2008 environ 7,14 millions de F CFA de plus que l’argent qui leur affecté par le budget d’Etat.

L’ambassade du Mali à Genève a terni l’image de notre pays en foulant au pied les notions élémentaires de la diplomatie, qui est l’art de tisser de relations cordiales entre deux Etats. Au cours de leur mission, les vérificateurs ont constaté que notre représentation diplomatique figure sur une liste officielle de mauvais payeurs, prévue par la législation suisse.

Ce qui a pour conséquence une méfiance des partenaires qui exigent des conditions draconiennes de transaction ou refusent tout simplement de traiter avec l’ambassade.


Indiscipline financière

L’ambassade malienne à Genève a une sale réputation dans l’hémorragie financière constatée au niveau des ambassades. L’ambassadeur est incriminée pour avoir donné ordre à son agent comptable de ne pas appliquer l’augmentation du taux de chancellerie fixé par arrêté ministre des Finances en date du 23 juillet 2008. Ses services ont continué à enregistrer les recettes et les dépenses à l’ancien taux pendant 6 mois. Pour cela, le Trésor public a subi une perte de 111,33 millions de F CFA.

L’agent comptable fait fréquemment recours aux avances à justifier. Ce genre d’avances a atteint au 31 décembre 2006 la somme de 39,13 millions de F CFA.

L’ambassade du Mali à Genève est en cessation de paiement. Les téléphones et fax sont coupés à cause de l’accumulation des factures. Cette situation engendre des pénalités de retard atteignant le quadruple des montants dus. Le personnel diplomatique ne jouit plus de certains avantages et des frais de remboursement prévus par les textes diplomatiques.

Le bon fonctionnement de l’ambassade est altéré par l’accroissement anormal de ses charges. Selon des estimations faites par le BVG, les frais de location et d’entretien de la mission diplomatique, de l’ambassadeur, des conseillers diplomatiques et de l’agent comptable ont coûté 859,60 millions de F CFA en 2006 et en 2008.

En plus d’être un gouffre financier, l’ambassade du Mali à Genève fait perdre de l’argent au Trésor public à travers des licenciements de personnel local. Le Mali doit payer dans un cas de licenciement 40 millions de F CFA qui pourraient augmenter au fil des jours du fait des astreintes.


Abdrahamane Dicko

17 Aout 2010