Pour faire face à la pénurie de sucre au niveau national, dont la crise sur le marché international a commencé depuis le ramadan de 2009, le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce a adopté une batterie de mesures. Parmi celles-ci, la dé-monopolisation avec l’élargissement de son importation à 4 nouveaux opérateurs. Aux traditionnels grossistes de sucre que sont Bakoré Sylla de GGB, Amadou Djigué, Modibo Kéita de GDCM et Abdoulaye Niang se sont ajoutés Sodima-SA d’Oumar Niangadou dit Petit Barou, SMA-SA de Ben Moctar, Société Sacko et Somayaf.
Sur la base de cette nouvelle carte de grossistes, un cahier de charges a été établi avec comme base : le jumelage de la production de sucre local (Sukala-SA) au sucre importé. La condition d’octroi de licence d’importation de sucre exonéré de la taxe conjoncturelle d’importation (TCI) est liée au respect du cahier de charges.
Cette mesure de jumelage, expliqué à la conférence de presse du ministère du Commerce en début février 2010, a permis de repartir les 36 000 tonnes de Sukala entre les 8 importateurs. Dans le cadre du jumelage, 11 000 tonnes a été attribuée à GDCM et GGB, 3500 tonnes à Djigué-SA et Abdoulaye Niang, 3000 tonnes à Sodima et SMA et 500 tonnes à la Société Sacko et Somayaf. Ceci est considéré comme une aubaine d’autant plus que le sucre de Sukala est plus compétitif du point de vue prix que le sucre importé.
Le cahier de charges est soumis à une évaluation mensuelle faite sur le quota mensuel que chaque opérateur doit importer. Toute défaillance est sanctionnée par le retrait de l’opérateur fautif du jumelage et le rajout de son quota à celui qui a pu honorer ses engagements. Au bilan établi par le ministère du Commerce sur les mois de décembre 2009 et janvier 2010, seul GGB-SA a pu importer la totalité de son quota et était même déclaré en avance.
De source proche du ministère du Commerce, à part ce même opérateur économique, le cahier de charge portant jumelage du sucre produit par Sukala au sucre importé n’est pas bien respecté. Ce qui joue sur le ravitaillement correct du marché.
La hausse de prix du sucre est imputée à des commerçants détaillants, qui n’appliquent pas le protocole d’accord signé par les grossistes. Ces derniers vendent le kilo à 480 F CFA aux détaillants qui doivent le céder à 500 F CFA. Ce prix est valable jusqu’au 31 mars 2010 selon le protocole d’accord.
Abdrahamane Dicko
02 mars 2010