La 10e session ordinaire du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) s’est tenue à Niamey le lundi dernier. Les chefs d’Etat des huit pays membres de l’Union ont fait en masse le déplacement, puisqu’en dehors de la Guinée-Bissau et de la Côte d’Ivoire, représentées par leurs Premiers ministres, tous les autres l’étaient par le président de la République.
Les tensions et les positions tranchées ont empêché les chefs d’Etat de rendre hommage au président béninois, Mathieu Kérékou, qui était là pour faire ses adieux à ses pairs, car devant passer la main à son successeur élu, Yayi Boni en début du mois prochain.
Le sujet brûlant était la nomination d’un successeur à Charles Konan Banny à la tête de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) et à Yayi Boni à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD).
Plusieurs scénarios se présentaient, mais aucun ne semble avoir retenu l’attention des chefs d’Etat.
Car, aussi bien le Bénin, qui a toujours fourni le président de la BOAD que la Côte d’Ivoire qui pourvoit traditionnellement au poste de gouverneur de la Bcéao, personne n’a voulu céder sur ses prérogatives « qui ne sont pourtant écrites nulle part », comme le soulignait un cadre de la banque.
Le 27 mars, la cérémonie d’ouverture a été marquée par la seule allocution du président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat, Mamadou Tanja. Habituellement, à cette rencontre, il y a au moins une dizaine de discours.
Autre signe de cette tension, aucun cérémonial dans la salle, juste un discours, la suspension et le début du huis clos.
Les pressions ont été fortes sur les uns et les autres.
Le Bénin et le Niger étaient les seuls à avoir un candidat officiel pour le poste de gouverneur de la Bcéao. Par contre, le Sénégal était seul en lice pour le poste de président de la BOAD.
Mais, aux dernières nouvelles, la Côte d’Ivoire a proposé un candidat en salle et le Bénin a voulu conserver la BOAD.
Du coup, face au blocage, les chefs d’Etat ont constaté l’échec de la rencontre et convenu d’un sommet extraordinaire qui devrait se tenir à Ouagadougou.
Alexis Kalambry
(envoyé spécial à Niamey)
29 mars 2006.