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Qui pour remplacer l’actuel chef du gouvernement ? Telle est actuellement la principale question qui circule sur les lèvres à Bamako. Ousmane Issoufi Maïga nourrit l’ambition pour son fauteuil, mais tente, par des moyens de le cacher aux uns et aux autres. Par ailleurs, le même fauteuil suscite la convoitise des alliés du président ATT, qu’il s’agisse du Mouvement Citoyen ou des grandes formations politiques qui ont décidé d’être avec lui.

C’est pour dire combien le chef de l’Etat qui sera investi pour un second mandat le vendredi 8 juin, est attendu par les Maliens pour opérer le choix d’un nouveau Premier Ministre pour le prochain gouvernement. Acceptera-t-il de faire ce choix que voudraient lui imposer certains de ses proches ?

La question mérite, en tout cas, une réponse. Le chef de l’Etat est le seul à savoir qui peut faire son affaire à la tête du gouvernement pour conduire les actions multiples qu’il veut mener au cours de ce second quinquennat. A l’ADP, le regroupement de partis qui a beaucoup contribué pour la réélection du chef de l’Etat pour un second mandat, on ne semble pas prêt à accepter qu’ATT reconduise le Premier Ministre, Ousmane Issoufi Maïga dans cette fonction. Beaucoup d’entre eux se plaignent de ses méthodes.

L’argument de le maintenir jusqu’à la fin des législatives ne tient pas. Le président, pour la poursuite du processus électoral, peut choisir seulement de garder le Général Kafougouna Koné. Car, si la présidentielle a été bien organisée, c’est grâce au professionnalisme de ce ministre (avant le département de l’administration territoriale et des collectivités locales, il a dirigé la délégation générale aux élections lors du processus de 2002 sans coup férir) et la synergie des autres structures impliquées dans la tenue des élections.

C’est dire que le départ de Pinochet de la Primature est sans danger sur les législatives. Celui qui le remplacera peut miser sur l’équipe électorale et entrer dans les dossiers dans la perspective de la DPG à venir. Or le maintien de Pinochet sera synonyme d’une perte de temps dans ce sens.

De même, tous les hommes politiques, qu’ils soient de l’ADP ou non, indiquent que Pinochet n’a ni égard, ni considération pour eux. C’est pourquoi, ces hommes politiques alliés du président de la république disent qu’ils veulent, à la Primature, un homme qui a du respect pour eux.

Outre, cette position des alliés politiques du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, il y a également celle de ses amis du Mouvement citoyen. Ceux-ci, depuis longtemps, n’ont cessé de lui faire comprendre qu’il préfèrent que le choix du Premier Ministre soit porté sur un cadre qui milite au sein de ce mouvement.

Toutes choses qui n’avaient pas manqué d’amener à un moment donné, Hamed Diane Séméga à se battre comme un beau diable, croyant que le choix allait être porté sur lui. Il a fallu la désignation de Pinochet par ATT pour le débarrasser de l’illusion qu’il se faisait.

Alors, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau a pris conscience, semble-t-il, qu’il ne pourrait pas être le Premier ministre qu’ATT souhaiterait avoir, certains hauts cadres du Mouvement ne doutent pas de leurs capacités à pouvoir relever le défi en réussissant dans la mission si le chef de l’Etat plaçait sa confiance en eux en les nommant à cette haute fonction de l’Etat.

Pourtant, Ousmane Issoufi Maïga nourrit l’ambition pour son fauteuil, quoi qu’il tente par tous les moyens de le cacher aux uns et aux autres. Mais il doit savoir que son maintien rencontre des opposants.“ATT commettra une grosse erreur s’il nommait Pinochet encore pour diriger le prochain gouvernement” indique un des proches collaborateurs du chef de l’Etat à Koulouba.

Cet avis est également partagé les responsables des différents partis politiques qui sont unanimes que l’actuel chef du gouvernement a fait ce qu’il pouvait, tout en montrant ses limites. Il faut donc un autre homme, ce qui est la preuve que le vent du changement a commencé à souffler. Parce qu’ATT est prêt à rompre avec l’ancien système. Le peuple s’attend à d’autres têtes et non les mêmes qui sont là et qui ont échoué. Alors, il faut un nouveau PM pour ce mandat qui va commencer.

C’est ce qui expliquerait le fait que le président ATT, depuis sa réélection, n’échappe vraisemblablement pas à une forte pression venant de ceux-ci.

Vu le caractère de la pression exercée de part et d’autre sur lui, ATT semble hésiter à faire connaître clairement sa position aux uns et aux autres.

Laya DIARRA

06 juin 2007.