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Après avoir consenti a éliminer les subventions à l’exportation dès 2006, les pays développés ont adopté deux mesures complémentaires.

Il s’agit, en premier lieu, de l’accès en franchise de droits et sans quotas du coton en provenance des pays les moins avancés (PMA) sur les marchés des pays développés.

Aussi, la décision a été prise de réduire de façon ambitieuse les subventions internes à la production du coton qui font 80% du total des subventions.

S’il est clair que la déclaration ministérielle de Hong Kong est loin de donner satisfaction à tout le monde, pour Choguel Maïga elle constitue « une plate forme de consensus minimum indispensable » pour la poursuite des négociations du cycle de Doha qui doit s’achever en 2006.

Le ministre de l’industrie et du Commerce se dit persuadé que Hong Kong a été une étape importante dans le traitement du dossier coton.

Pour preuve, à Cancun en 2003, malgré son inscription à l’ordre du jour de la conférence, le dossier coton était presque tabou.

Deux ans plus tard, le coton a focalisé tous les débats à Hong Kong et a pris de l’avance sur toutes les autres questions des négociations sur l’agriculture.

« Il est vrai que le temps presse pour nous, pays en développement producteurs de coton, pour sauver nos filières du naufrage des subventions des pays développés… Mais il y a aussi la réalité qui veut que les négociations commerciales, mettant en jeu le plus souvent des intérêts divergents des pays, soient une course de longue haleine pendant laquelle les premiers résultats sont engrangés en entendant l’essentiel« , a expliqué le ministre Choguel Maïga.

Il revient maintenant aux Etats africains de maintenir la pression jusqu’à l’annulation de toutes formes de subventions au coton. Il y va de la survie de leurs économies.

Pour le PDG de la CMDT, Ousmane Amion Guindo, les résultats de Hong Kong sont très satisfaisants. « On ne pouvait pas tout avoir tout de suite« , a-t-il fait remarquer.

Même constat chez Tiénan Coulibaly de la Mission de Restructuration du Secteur Coton (MRSC) qui a souligné l’intérêt croissant de la question coton de Cancun à Hong Kong.

Le député Assarid Ag Imbarcaouane et le producteur Kefa Diarra ne diront pas le contraire.

Si l’unanimité est faite sur les avancées positives de Hong Kong, y a t il un mécanisme de contrôle des décisions prises ? La réponse est moins précise.

Choguel pense plutôt à l’auto-surveillance des Etats et au rôle de « gendarme » que jouent souvent les grandes ONG comme Oxfam.

En tous cas, le ministre estime que personne ne sera en mesure de violer les accords.

F. Traoré

07 février 2006.