Décidément, rien ne va plus entre le syndicat national de la santé et de l’action sociale et le gouvernement. En effet, le Syndicat national de la santé et de l’action sociale (SNSAS) a entamé une grève illimitée aujourd’hui paralysant ainsi les structures sanitaires du pays.
Après le préavis de grève illimitée adressé au ministre du travail, de la fonction publique et de la reforme de l’État le 14 janvier 2010 et les différentes rencontres de négociation, les différentes parties prenantes s’étaient quittées ce vendredi sur un constat d’échec malgré les efforts de la commission de conciliation.
Cette grève illimitée résulte de l’échec des négociations entre le ministère de la Santé et ledit Comité syndical.
Depuis un certain moment, le syndicat national de la santé et l’action sociale exige de l’Etat sans délai la satisfaction du contenu du PV de conciliation du 14 août dernier, le retour et le maintien des agents mutés pour fait de grève à leurs postes.
Après deux ans de négociations avec le département de la santé, sur 17 points de revendications, le comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré a eu satisfaction sur 9 et les 8 autres ont fait l’objet de désaccord entre les deux parties. Nonobstant la satisfaction de 9 points, le comité a décidé d’observer une grève illimitée à partir du mercredi 24 février 2010, a indiqué le Pr Mamady Kané, secrétaire général du syndical national de la santé et de l’action sociale.
Malgré sa volonté de privilégier le dialogue avec le département de la santé avec la mise en place d’un cadre de concertation et sa réponse à la correspondance du ministre de la santé en date du 14 janvier 2010 dans laquelle, le syndicat national de la santé et de action sociale se porte garant de l’assainissement de l’environnement des structures socio sanitaires du Mali.
Le secrétaire général du syndical estime que le gouvernement est resté indifférent par rapport aux préoccupations des travailleurs. Dans la mesure où depuis la réunion de la commission de conciliation, les 13 et 14 août dernier jusqu’à la date du dépôt du préavis aucune avancée significative n’a été faite en terme de solution aux préoccupations des syndicalistes.
Le syndicat national de la santé et de l’action sociale dénonce le non respect des engagements pris dans le procès verbal de conciliation par l’État à travers le département de la Santé.
Dans ce document, les parties s’étaient accordées sur le paiement de primes de fonctions spéciales à partir de janvier, assorti d’un rappel de 6 mois à compter d’août. Il était convenu de procéder à une augmentation de 70 % sur les primes de fonctions spéciales, soit 10 500 Fcfa de plus pour la catégorie A, 8 000 Fcfa pour la catégorie B2, 7 000 Fcfa pour la catégorie B1 et 6 250 Fcfa pour la catégorie C.
Les contractuels des hôpitaux devraient percevoir 3 500 Fcfa. Initialement, ces primes de fonctions spéciales étaient fixées respectivement à 15 000, 12 500, 10 000F, 7 500 et 5000 Fcfa selon la catégorie.
Le chef de file des syndicalistes de la santé, le Pr Mamady Kané ne mâche ses mots face à la situation : « nous n’irons pas à la table de négociation parce qu’il ne s’agit plus de renégocier mais de concrétiser ce qui a été signé par les deux parties. La grève est la dernière arme d’un syndicat. Nous avions demandé de créer un cadre de concertation et d’aller à la mise en œuvre de l’accord sans pression. Mais nous n’avons pas été entendus », a t- il explique.
Au niveau du département de la santé, on indique que cette grève n’avait pas sa raison d’être puisque le département avait engagé un cadre de dialogue avec les syndicalistes pour trouver un terrain d’entente.
Selon une source très proche du ministère de la santé, cette volonté de trouver un terrain d’entente s’est traduite par une lettre circulaire du ministère de la Santé en date du 22 février qui indique que l’augmentation doit être prise en compte dans le salaire du mois de mars.
En tout cas, dans les établissements sanitaires du pays c’est la grande mobilisation pour assurer le service minimum.
Au centre hospitalier universitaire Gabriel Touré, le directeur, le Dr Abdoulaye Néné Coulibaly, a pris le devant pour assurer le fonctionnement de certains services notamment le service d’accueil des urgences, les services de réanimation, de pédiatrie et des urgences gynéco- obstétriques.
Nouhoum Dicko
24 Février 2010.