Plus que toute autre maladie, le paludisme, connue aussi sous le nom de malaria fait beaucoup plus de ravages au sein des populations africaines. Au Mali, les autorités ont de tout temps réfléchi sur des stratégies en vue de limiter les risques de transmission de la maladie, à défaut de pouvoir l’éradiquer définitivement.
En plus des politiques qui ont toujours été développées par les autorités socio-sanitaires du pays, le secteur privé aussi a été mis à contribution, à travers une décision qui l’a encouragé à importer le maximum de moustiquaires et d’insecticides. Lors de la visite du Président de la République en Chine, en 2004, un protocole d’accord de coopération a été signé, à cet effet, avec les opérateurs économiques du pays : l’initiative “Sofa” découle de ce protocole.
Cette société a vu le jour par Arrêté n°05002/MPIPME-SG du 6 Janvier 2005. Elle a élaboré une formule de pointe dans la fabrication de la spirale anti-moustiques. Produits au Mali depuis 2005, ce produit -d’après la confirmation d’un Docteur ne représente pas un danger pour la santé. Sur quelles bases ce Docteur fonde-t-il une telle affirmation?
Selon lui, les spirales “Sofa” ont fait leur preuve en Chine. Mais cela est-il suffisant pour garantir le bien-être et le bienfait les populations du pays? La réponse du Docteur : “Les différentes notes, les copies de certification et d’attestation de la non dangerosité de ce produit témoignent, à suffisance, ce fait”. Selon un médecin et non moins acteur impliqué dans la lutte contre le fléau, l’initiative “Sofa” vient tout simplement accompagner le Mali dans la guerre contre le mal. Et ce médecin, d’ajouter : “Cette société nous a contacté pour le contrôle de qualité du produit fabriqué ici au Mali”.
L’objectif général de cette étude, dit -il, était de tester la qualité du produit et son action sur les moustiques vecteurs, mais aussi, d’évaluer la toxicité du produit sur l’être humain, puis faire des recommandations à la société pour améliorer sa prestation.. D’après les explications, cet insecticide est composé de trois matières actives.
Rappelons que dans le cadre de la lutte anti-vectorielle, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a également axé ses efforts sur la réduction du contact homme-vecteur, notamment par les supports imprégnés d’insecticides et l’utilisation de spirales à la base d’insecticide. Il s’agit également d’éliminer les sites de développement des larves, tout en modifiant l’environnement : ce qui est particulièrement efficace dans les milieux où l’expansion de la maladie peut être favorisée.
Parlant toujours de la qualité de ce produit sur le marché malien, notre interlocuteur n’a cependant pas confirmé si tous les services techniques ont assuré le contrôle. Mais qu’à cela ne tienne : des informations recueillies auprès des populations, il ressort que les avis sont partagés quant à l’efficacité de ce produit. “Nous n’avons pas les moyens de nous procurer les autres produits. Donc, nous nous contentons du produit dont le coût est abordable”. C’est, en substance, la réponse d’un citoyen bamakois, qui assure que tous les membres de sa famille utilisent la spirale avant de se coucher.
En autorisant ce produit, on comprend que le gouvernement ait voulu se faire assister dans l’offensive contre cette maladie qui, selon différentes sources médicales, tue jusqu’à présent plus que le Sida. La sensibilisation, par les autorités sanitaires, pour se prémunir contre le vecteur du paludisme n’a, en tout cas, jamais fait défaut.
Il n’en demeure pas moins que pour le moment, et en attendant de trouver une solution définitive à la maladie, tous les médecins du monde conseillent la moustiquaire imprégnée ou les autres insecticides pour éviter d’être fauché par le paludisme.
Laya DIARRA
11 Novembre 2008