Les Blancs de Bamako avaient bonne allure depuis le succès sur le Nianan (3-1) lors de la 14e journée consacrant le début de la phase retour du championnat. Le travail de Cheick F. Diallo, entamé après la 15e journée, a porté ses fruits grâce surtout à la solidarité des joueurs qui ne pensaient qu’au sacre.
Les nombreuses critiques souvent virulentes des uns et des autres ont finalement donné des ailes aux protégés de Mahamadou Samaké « Samdièma ». Le début a été difficile pour Mohamed Magassouba qui a eu du mal à composer une équipe conquérante. Les comités de gestion et des sages voulaient être rassurés avant les batailles de la Ligue africaine des clubs champions. Dans la mêlée, les joueurs, dont la plupart étaient à leur baptême de feu en équipe première, avaient du mal à supporter la pression.
Adama Touré « Damus » (le fils du regretté Binké Touré) et Lassana Goumané sont du lot. Ces deux talents n’avaient pas encore retrouvé leurs sensations, mais ils se sont affirmés au fil des matches. Le bon comportement des Blancs de Bamako en championnat malgré, leur élimination en Ligue des clubs champions et en Coupe du Mali, n’est pas un fait du hasard.
L’encadrement technique a eu la lucidité de revoir sa copie en temps opportun. Cela s’est d’abord opéré au niveau du choix des joueurs. Ensuite, l’improvisation l’a cédé à la discipline et à la rigueur tactique. Bakary Coulibaly « Bako » par exemple est revenu à son niveau acceptable et a retrouvé ses instincts de bagarreur et de buteur providentiel. Meilleur, canonnier de la saison avec 15 réalisations, il a finalement mis la plénitude de son talent au service de son club.
Le football moderne exige la polyvalence. Mais peut-on demander à Ronaldo de venir jouer le rôle permanent de demi offensif ? Bako se sentait plus à l’aise à son poste d’avant-centre. Il a tenu son poste et est revenu souvent apporter sa contribution au milieu et en défense. Connaissant les qualités et les limites de ses joueurs, Cheick Fantamady Diallo n’a rencontré aucune difficulté à répartir les rôles. Avec la lucidité et l’écoute de ses collaborateurs, l’entraîneur des Blancs de Bamako avait toutes les chances de réussir sa mission de sauvetage.
Une équipe de progrès
Cette saison, le Stade ne disposait peut-être pas d’un meilleur effectif pour impressionner les adversaires. Néanmoins, les joueurs n’avaient pas du tout un football naïf. Les jeunes éléments tels l’Ivoirien Bénogo Diaby , Daouda Bagayoko qui occupaient la défense ont une marge de progrès qui rassure. Lassana Goumané , Adama Touré, et Djelimery Kané sont des pièces maîtresses à entretenir. Ils peuvent rapidement progresser à l’ombre des Harouna Diarra, Ibrahima Abba Koné, Amadou Diallo « Docteur », Drissa Coulibaly « Gombèlè » et autres Boucader Diallo, Soumbeyla Diakité… qui ont mis toute leur expérience aux services de leurs cadets.
L’esprit qui prévalait autour de l’équipe est un exemple de maturité. Sur le terrain tout le monde attaquait et tout le monde défendait quand ça ne va pas. Cet engagement solidaire qu’affichaient les champions du Mali de ces trois dernières années a été une arme redoutable et déterminante dans la cette 12e consécration. Les membres des comités de gestion et des sages peuvent être fiers de leurs joueurs, de leur équipe qui doit maintenant chercher à se hisser dans le gotha des meilleurs clubs d’Afrique. Cela exige beaucoup de moyens humains et financiers.
Si Sam et ses collaborateurs arrivent à faire tomber l’arbre de la division plantée dans la grande famille, les Blancs de Bamako pourraient se hisser plus haut. Raison pour laquelle nous osons croire que les prochaines rencontres de famille qui vont se dérouler bientôt, s’orienteront vers l’entente et la solidarité.
C’est maintenant qu’il faut réunir toutes les forces dont le club peut disposer pour réaliser ses ambitions nationales et africaines. Et le plus dur ne fait que commencer.
Boubacar Diakité Sarr
30 août 2007.