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Le Mali ne disputera pas le tournoi de football des Jeux africains prévus en septembre prochain à Alger (Algérie).
L’illusion du public sportif n’a duré que le temps des matches aller et retour. Battus 0-1 à domicile, les protégés d’Amadou Pathé Diallo n’ont pu obtenir que le nul vierge à Conakry. L’addition est naturellement insuffisante pour obtenir le ticket d’affronter le Sénégal au second tour. Cet honneur revient désormais aux Guinéens qui n’avaient pas caché leur volonté de mettre fin à l’ascendance que le Mali était en train de prendre sur leur pays dans les compétitions de jeunes.

Des compétitions qui d’ailleurs ne sourient plus à nos sélections nationales pourtant habituées à jouer le premier rôle à ce niveau ces dernières années. Les Aiglonnets ont été éliminés après leur débâcle à Bamako (1-6) contre leurs homologues du Burkina Faso. Les Aiglons n’ont pas fait mieux contre les Baby Scorpions de la Gambie. Et les espoirs se sont égarés dans la forêt guinéenne. Il ne nous reste que les éliminatoires des Jeux olympiques « Pékin-2008 » (Chine) pour sauver ce qui peut l’être. Le Mali doit ainsi affronter le Mozambique le 7 février prochain.

Comment expliquer la débâcle de nos sélections nationales de jeunes ? Sans vouloir faire le procès de qui ce soit, nous pensons qu’il y a une large part au mauvais coaching et à l’improvisation. Prenons les espoirs par exemple, personne n’a compris d’abord que la direction technique nationale ait décidé de monter deux équipes distinctes pour les Jeux africains et les Jeux olympiques avec deux coaches différents. Cela est d’autant plus incompréhensible que c’est la même catégorie d’âge qui dispute ces deux compétions.

Un choix que la direction technique a expliqué par son souci de ménager les effectifs. Une explication qui n’a convaincu personne. En effet, avec l’élimination prématurée des Aiglons et des Aiglonnets, puiser dans leurs effectifs pour constituer une seule formation pour les deux jeux est une solution mal pensée. Un autre choix surprenant, c’est la décision de Jean-François Jodar de confier à Amadou Pathé Diallo, son adjoint, l’encadrement des seniors, le coaching de la formation devant participer aux éliminatoires des Jeux africains.

Même s’il a eu quelques résultats avec les Aigles dans des matches amicaux, nous pensons que Pathé n’a pas l’expérience requise pour manager à ce niveau. En tout cas pas autant que des techniciens expérimentés comme Mory Goïta et Mad Coulou qui ont généralement de bons résultats avec nos jeunes. A la décharge de Pathé Diallo, on peut dire qu’il n’a pas eu assez de temps pour constituer sa sélection et surtout tester les différents joueurs sur lesquels son choix s’était porté. La formation n’a disputé qu’un seul match amical remporté face à la Mauritanie. Aurait-il fait mieux s’il avait eu suffisamment de temps pour composer son effectif ? Cette question restera toujours posée.

Le naufrage des techniciens

On a noté la même précipitation et la même improvisation dans la constitution et la préparation des équipes nationales cadette et junior. Les Aiglonnets ont été également confrontés au même problème de management technique. La déculottée de Bamako (1-6) n’est en réalité qu’un naufrage de leur encadrement technique, composé du duo Ibrahim Diallo/Boubacar Sissoko, vite dépassé par la situation. Comment expliquer qu’une équipe puisse se noyer si vite avec une première mi-temps bouclée sur 0-0 ? Sans doute parce qu’il y a eu une période de flottement que les techniciens n’ont pas diagnostiqué à temps pour y remédier. Le nul ramené de Ouagadougou, deux semaines plus tard, par le tandem Alou Badra Diallo/Nouhoum Diané prouve ce que ça prouve.

L’élimination que le public sportif a certainement digérée est peut-être celle des juniors de Mad Coulou. Cette jeune formation a été largement défavorisée par l’arbitrage, surtout au retour à Banjul. La belle revanche (3-1) prise par presque le même effectif, en ouverture des premiers Jeux de l’Acnoa, sur les mêmes adversaires prouve qu’avec un arbitrage impartial, les Aiglons auraient été à la Can de leur catégorie qui commence ce week-end à Brazzaville (Congo).

Mais, l’arbitrage ne justifie pas tout. Il ne saurait être en tout cas un arbre cachant la forêt des errements de la Fédération malienne de football (Femafoot), de la direction technique nationale des techniciens. Toutes choses qu’il faut éviter pour ne pas priver nos espoirs des Jeux olympiques. Parce que l’Afrique a encore en mémoire le brillant parcours des Cheick Oumar Bathily, Djimmy Boubou Kébé, Momo, Moussa Coulibaly, Boubacar Sidiki Koné, Ténéman Ndiaye… à « Athènes-2004 ». Des exploits que l’Afrique rêve certainement de les voir rééditer l’année prochaine à Pékin. Et cela commence le 7 février prochain contre le Mozambique.

Moussa Bolly

17 janv 07