L’équipe municipale de la Commune I semble n’avoir aucun respect pour ses citoyens. Après le dépôt d’ordures nauséabondes qui perturbe la quiétude des riverains et compromet dangereusement leur santé, après la vente de tous les espaces vitaux de la Commune à de riches banambais et autres opérateurs économiques peu soucieux du qu’en-dira-t-on, c’est aux quelques rares espaces verts dissimulés ça et là que l’équipe municipale s’attaque : en les vendant au nom de la jeunesse pourtant étrangère aux opérations.
En effet, sous prétexte de construire, comme par charité, un terrain de basket-ball pour la jeunesse de la Commune I du district de Bamako, le riche millionnaire, réputé dans la vente de matériels sportifs et maintenant dans l’immobilier, Dramane Nimaga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, veut faire main basse sur un espace vert situé à côté de son domicile et non loin du siège de l’Adéma en Commune I.
Selon nos sources, le propriétaire de Mondial Sport, a des intentions inavouées. Sous couvert de don d’un terrain de basket à la jeunesse de la Commune I, il entend par la suite construire tout autour des magasins à des fins d’exploitation commerciale sur l’espace vert qui vaut, au moins, un demi-hectare. Le plan machiavélique est désormais en marche. Il consiste à mettre de la poudre aux yeux de la jeunesse.
Dans un premier temps avec la promesse qu’il y aura un terrain de basket sans dire qu’il sera entouré de magasins à usage commercial. En second lieu, il mettra la population de la Commune devant le fait accompli, celui de constater l’immeuble et un terrain de basket-ball, propriétés privées de M. Nimaga. La suite est connue. Pendant que la Commune étouffe à cause d’un défaut de poumons, les autorités de la mairie seraient en train de savourer les dizaines de millions pris au nom de la jeunesse.
Sans aucun avertissement, le millionnaire, fort des espèces sonnantes et trébuchantes versées à la mairie de la Commune I, a déjà investi le terrain en élevant un soubassement qui dépasse les limites initiales, barrant du coup l’accès d’un bar-restaurant voisin, tout en occupant une bonne partie de la voie principale.
Mouvements en vue
L’argument utilisé par Dramane Nimaga et ses complices de la mairie est qu’il y existerait un projet de construction de chambres de passe. En réalité, le bar-restaurant est clôturé par une haie vive à l’intérieur de laquelle se trouvent des constructions démontables (kiosque en fer et hangar en bois), conformément aux clauses de l’autorisation provisoire d’exploitation.
De l’avis des urbanistes, une agglomération a une âme, elle doit vivre et respirer comme une personne humaine. C’est pourquoi, des trous d’air matérialisés par des espaces verts sont réservés pour la survie, la sécurité, la santé, le loisir, bref le bien-être de la population. Malheureusement, nos autorités communales n’en n’ont pas cure. Tous les espaces verts ont été vendus. Et à leur place ont surgi des immeubles commerciaux ou des habitations privées appartement aux nouveaux riches.
A la vue du soubassement en chantier, certains jeunes de la Commune, soucieux du bien-être de leurs concitoyens, se sont organisés et ont mené des investigations à la mairie. Quelle ne fut leur déception d’apprendre qu’en dessous se trouve la coquette somme de 30 millions de F CFA à leur nom par Mme le Maire et ses complices.
Scandalisés, ils ont pris l’option d’adresser une lettre de protestation au gouverneur, aux ministres de la Jeunesse et des Sports ; de l’Administration territoriale ; des Domaines de l’Etat, au Premier ministre et au président de la République qui, ayant compris l’appétit glouton des maires, a pris l’initiative de protéger les quelques rares espaces verts de la capitale en les clôturant et en y construisant, pour certains, des infrastructures sportives.
Les jeunes n’attendent pas s’arrêter là, ils projettent de s’en prendre à la mairie, aux biens des conseillers municipaux et à ceux de Dramane Nimaga se trouvant dans le quartier.
Aux dernières nouvelles, les jeunes en mouvement auraient pris contact avec certaines entreprises de téléphonie mobile et certaines grosses sociétés de l’Etat pour construire des infrastructures sportives et de loisirs au bénéfice de la jeunesse et de la population.
En attendant, vivement le procès de ce jeudi !
(correspondance particulière)
02.11.10