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Un opérateur économique, sollicitant un prêt bancaire, s’est présenté avec le TF d’un terrain qui n’était autre que le cimetière d’Hamdallaye. Le pot aux roses a été vite découvert et l’affaire a été étouffée.

La spéculation foncière gagne du terrain à Bamako. Nombreux sont ceux qui ne reculent plus devant rien. Des élus aux simples citoyens en passant par les agents de l’administration domaniale, la chaîne de complicité est grande. Des banques et établissements financiers qu’on croyait au-dessus de toute forme d’arnaque sont souvent la cible des spéculateurs en tous genres.

L’histoire qui vient de se passer à Bamako sort de l’ordinaire. Mais pour des raisons d’anonymat, nous nous garderons de nommer la banque qui a failli être flouée par un escroc foncier. Le quidam est un homme d’affaires de la place. Il avait sollicité un prêt dans une structure bancaire de la capitale. Le montant avoisinait les 300 millions de F CFA.

Dans la procédure en la matière, le demandeur de prêt, en fonction de ses relations avec la banque, est tenu d’apporter une garantie. Celle-ci peut-être un bien meuble ou immeuble. Dans le cas d’espèce, l’opérateur économique a déposé le titre foncier d’un domaine dont il est censé disposer à Hamdallaye. La procédure de décaissement est allée bon train. Mais les choses se gâtèrent au niveau du contrôle de routine précédant la mise à disposition des fonds.

Comme le commande la réglementation, la banque ne s’est pas fiée qu’aux documents. La dernière autorité de la banque dont la signataire vaut ordre de décaissement, a crû bon de diligenter une contre-expertise immobilière. Experts et responsables de la banque se sont alors retrouvés devant un cas flagrant d’escroquerie. Le titre foncier n’était qu’un vrai faux TF sorti de surcroît du cimetière d’Hamdallaye.

Après la découverte de la supercherie, l’affaire a été discrètement gérée. Certains cadres de la banque ont fait les frais de leur indélicatesse puisque le directeur adjoint du crédit, confondu de complicité, a été congédié. Le délinquant foncier, craignant de se retrouver en prison, a pu étouffer l’affaire, qui n’a plus fait de bruit.

Selon nos sources, il se serait entendu avec sa banque moyennant espèces sonnantes et trébuchantes et l’affaire a été classée comme un simple incident de parcours.


Abdrahamane Dicko

21 Avril 2009