Le 19 avril 2005, le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, a fait une intervention à Bamako dans laquelle il déclarait « prendre de nouveaux engagements en faveur du coton ».
Il y énonçait des propositions pour une résolution spécifique du dossier coton à l’OMC et des mesures envisagées comme un appui au renforcement de la filière coton en Afrique. Ces objectifs étaient déjà ceux du partenariat UE-Afrique sur le coton.
Par ailleurs, dans un document daté également du 19 avril 2005, le Groupe africain à l’OMC a introduit une communication au niveau du sous-comité coton, par laquelle il propose des modalités pour la mise en œuvre des demandes contenues dans l’initiative sectorielle en faveur du coton.
Il y est requis d’éliminer toutes les mesures de soutien interne qui créent des distorsions au commerce international du coton au plus tard le 21 septembre 2005 et toutes les formes de subventions à l’exportation au plus tard le 1er juillet 2005.
Le Groupe demandait également, au profit des PMA producteurs et exportateurs nets de coton, « un accès libre et sans contingent pour le coton et les produits dérivés du coton ainsi que la mise en place d’un Fonds d’urgence d’appui à la production cotonnière ».
Les ministres du Commerce des Etats membres de l’Union africaine, réunis au Caire les 8 et 9 juin 2005, et le conseil des ministres ACP, réuni à Bruxelles, les 21 et 22 juin derniers, ont apporté leur plein soutien aux propositions du Groupe africain à l’OMC.
Le groupe ACP a lancé encore un appel à l’Union européenne afin qu’elle prenne la mesure de l’urgence de la situation dans le secteur du coton et qu’elle mette en place des dispositions pour accélérer la mise en œuvre autonome du plan d’action UE-Afrique sur le coton.
« Nous voudrions rappeler une fois encore que pour le groupe ACP, il reste évident qu’une résolution rapide du dossier coton à l’OMC sera nécessaire pour que les négociations dans le cadre du Programme de Doha pour le développement, aillent vers un bon achèvement. A cet égard, nous pensons très sincèrement et fermement que le souhait fortement exprimé par le commissaire Louis Michel, appelant à une véritable alliance politique ACP-EU, pourrait constituer un levier fort, et pourrait donner une excellente impulsion aux efforts visant la suppression des diverses subventions, le respect des règles d’équité dans le commerce international et la survie de milliers de cotonculteurs africains ».
La rencontre de Cancun a foiré justement du fait d’un manque d’accord sur l’initiative coton. Ce qui avait amené la mise en place du sous-comité chargé de la réflexion sur le coton et de trouver un accord avant le prochain cycle de négociation commerciale multilatérale qui doit avoir lieu dans moins d’un mois à Hong Kong. Il est à parier que Hong Kong connaîtra le même sort, puisque rien n’a changé.
Alexis Kalambry
9 novembre 2005.