Hier, à l’ouverture du 2ème congrès ordinaire du Rassemblement national pour la Démocratie (RND), Me Abdoulaye Garba Tapo, président de ce parti, a apporté une cinglante réponse au président de l’Adéma.
Cette déclaration de Dioncounda Traoré a poussé beaucoup de Maliens à croire que tous les partis membres de l’ADP sont animés par d’autres motivations que celle de soutenir réellement le Président Amadou Toumani Touré lors de la présidentielle à venir.
Profitant de la tenue du 2è Congrès Ordinaire de son parti, Me Abdoulaye Garba Tapo, Président du Rassemblement National pour la Démocratie et signataire de l’ADP a tenté de rectifier le tir et de corriger cette faute politique commise par le Président Dioncounda Traoré.
Dans son discours d’ouverture, dira t-il « nous pensons qu’appartenir à l’ADP est loin de constituer une sinécure, ou un quelconque privilège, mais plutôt cette appartenance devrait paraître comme une source d’obligations contraignantes pour les membres« .
S’adressant aux partis signataires de la plate-forme présidentielle, Me Abdoulaye Garba Tapo les invita à faire honneur au Président, en donnant en toutes circonstances le bon exemple, en évitant tous ces comportements, comme le nombrilisme, l’arrogance, l’égocentrisme, la basse flagornerie, qui ont discrédité la politique aux yeux de l’opinion.
« Nous devons faire preuve de fair-play et éviter toute attitude qui pourrait heurter le camp d’en face, et envenimer des rapports qui risquent d’être passionnés et tendus à la veille d’échéances aussi importantes, et que nous devons sauvegarder à tout prix pour l’image même de notre pays et la paix sociale qui est notre bien le plus précieux » a affirmé le président du RND.
Avant d’ajouter « nous devons nous garder enfin de tout triomphalisme et comprendre que cet exercice ne sera de bon ton que lorsque tous les objectifs fixés par nous seront atteints, notamment une victoire éclatante et sans tâche de notre futur candidat, et enfin une majorité confortable à l’Assemblée pour lui permettre d’atteindre les objectifs qu’il s’était fixés« .
Tout en saluant les belles actions du Président de la République et convaincu que ces efforts seront doublés s’il est réélu, le Parti du Cauris blanc pense cependant qu’il n’est pas raisonnable de céder déjà à l’euphorie générale qui semble aujourd’hui envahir tant de gens.
Certes, dira Me Tapo, « nous somme fiers d’entendre tant de bien de notre Président, en qui nous avons cru dès les premières heures, et que nous accompagnerons certainement jusqu’au bout, mais nous le serions encore plus à l’heure du vrai bilan, c’est-à-dire après 2012 quand on aura la pleine mesure de tout ce que cet homme aura pu faire pour son pays« .
Pour cette raison, indiqua-t-il, « nous devons jouer aux Cassandres, c’est notre droit et notre devoir de frère, de partenaire, pour attirer son attention sur les correctifs à faire pour que son action puisse être bien plus éclatante et lui permettre réellement de répondre aux innombrables attentes que les Maliens ont placées sur ses frêles épaules, en raison du bon souvenir de l’homme de la transition, un véritable mythe, porteur à leurs yeux de tous les espoirs, même les plus insensés« .
Selon Me Abdoulaye Garba Tapo, c’est à dessein que les maliens déçus par certaines pratiques politiques, ont porté leur choix sur un candidat indépendant, n’appartenant pas au sérail politique. « Les Maliens espéraient, et espèrent encore, voir disparaître avec le Président Amadou Toumani Touré toutes ces pratiques et compromissions malsaines -telles que le népotisme et le clientélisme, la courtisanerie et la flagornerie, la transhumance, la cupidité, l’absence de tout respect de la parole donnée et les mensonges éhontés, qui déshonorent la politique » tiendra-t-il à rappeler.
Selon lui les Maliens espèrent toujours voir l’émergence, non seulement d’une nouvelle race de politiciens, intègres déterminés et attachés à l’intérêt général, mais aussi la promotion à tous les niveaux de responsabilité des meilleurs fils du pays, parmi les plus capables et les plus compétents.
Tapo, a estimé qu’avec ATT, « nous rêvons de voir s’engager les reformes les plus courageuses et les plus inflexibles pour mettre fin au dysfonctionnement de notre école et lui permettre de retrouver la place de choix qui était la sienne. C’est un combat qui ne peut plus attendre, tout comme la lutte mortelle qui devrait, sans tarder, être engagée contre la corruption et la mauvaise gouvernance« . C’est là un discours qu’on a rarement vu, un discours franc, honnête tenu par un homme politique de la place.
Birama Fall
22 janv 07