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Le forum malien d’appui à la démocratie et aux droits humains (FOMADDH) a rencontré Soumeylou Boubèye Maïga, candidat à l’élection présidentielle de 2007, dans la salle Pacha de l’hôtel Salam, hier jeudi 19 avril. Objectif : échanger sur les programmes de développement du candidat et en même temps lui exposer les préoccupations des populations. _ L’invité du FOMADDH, au cours des débats, n’a pas hésité à critiquer la politique de mécanisation agricole lancée par le président Amadou Toumani Touré et son gouvernement. « Pour que notre secteur agricole décolle, il faut qu’on sorte de la théâtralisation » il-t-il déclaré.

Aujourd’hui au Mali pour développer l’agriculture, la première chose à faire c’est de protéger les paysans. Cependant, ce auquel nous assistons présentement, ce sont des propagandes autour de la mécanisation de l’agriculture avec l’arrivée des tracteurs. Déjà par manque de pièces de rechange, nombreuses sont les machines qui ne fonctionnent plus. Nous disons que tant que la théâtralisation dans le domaine de l’agriculture continue, ce secteur ne se développera pas ». Soumeylou Boubéye Maïga, candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain a exprimé cette opinion à la tribune que lui a offerte le forum malien d’appui à la démocratie et aux droits humains (FOMADDH) hier à l’hôtel Salam.

L’homme, très serein, a répondu aux questions de la société civile pendant deux heures d’horloge. Les interrogations avaient trait essentiellement aux thématiques de la bonne gouvernance démocratique et de la lutte contre la pauvreté.

Concernant la thématique relative à la bonne gouvernance démocratique, les questions des représentants des ONG étaient relatives, entre autres, aux axes majeurs de la politique du candidat dans le domaine de la défense et de la sécurité pour protéger les populations et leurs biens.

Comme réponse, Soumeylou Boubèye Maïga a proposé la reforme de l’armée. Selon lui, il faut une armée professionnelle. Et pour cela, les critères de recrutement doivent tenir compte de l’aptitude et de la compétence des recrues. « L’efficacité de l’armée n’est plus liée à l’effectif mais plutôt à l’équipement. Il faut qu’elle soit une force qui coopère avec les populations à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est à ce prix qu’on peut bâtir une politique sécuritaire » a-t-il affirmé.

Pour la gouvernance démocratique autrement dit la gestion transparente des ressources et des affaires publiques, le candidat Boubèye a proposé la création d’un observatoire où les populations peuvent venir s’informer.

S’agissant des questions relatives à la lutte contre la pauvreté, l’orateur a mis l’accent sur la question de l’eau.

Selon lui, actuellement au Mali, ce sont les pauvres qui payent l’eau plus cher que les riches. Car les premiers en achetant le bidon d’eau à 25 ou à 50 F dépensent environ 1500 F CFA pour un mètre cube. Tandis que l’EDM-SA donne le mètre cube aux riches détenteurs de robinet à 105 F CFA.

Afin de remettre l’école malienne sur les rails, Soumeylou Boubèye Maïga a prôné la revalorisation de la fonction de l’enseignant. Selon lui, il faut concrétiser la politique d’un village une école avec beaucoup de maîtres.

A rappeler que cette politique a été lancée en 2003 par Alpha Oumar Konaré.
Dans le domaine de la santé, l’orateur a aussi proposé un service gratuit pour les enfants allant de 0 à 18 ans.

Au terme de l’entretien, le candidat a signé dans le livre d’or du FOMADDH trois engagements majeurs. Il s’agit notamment de garantir le minimum social dans le domaine de la santé, l’éducation, de promouvoir l’approche genre dans les secteurs d’activité et enfin de promouvoir la gouvernance démocratique.


Abdoul Karim KONE

20 avril 2007.