Partager

Le Reflet -Quel sentiment vous procurent ces deux prix, «Prix Femmes et Enfants» et «Prix du 26 Mars» ?

Soumaïla Daniogo : Ça ne peut être qu’un sentiment de joie et de fierté. Il y’avait plus de 200 radios ici, dont 160 maliennes, et nous avons eu la chance d’être primé deux fois. C’est vraiment réconfortant. Ce n’est pas parce que les autres ont démérité. Nous pensons avoir bénéficié d’une grâce divine et nous disons Dieu merci.

-Vous attendiez-vous à ces prix ?

S.D : On s’attendait sincèrement à ces prix parce que nous sommes à notre 5è participation à ce festival. Et nous avions déjà reçu deux fois le 4è Prix d’encouragement. Grâce au niveau d’équipement de notre station, nous avons mis tous les atouts de notre côté pour présenter un produit compétitif et viser la plus haute marche du podium cette année. Nous avons présenté un produit de qualité et nous avons cru en notre chance. C’est une compétition et rien n’est gagné d’avance, mais nous sommes venus à ce festival très optimiste.

-Quel est le contenu de l’élément qui vous a valu cette double distinction ?

S.D : Nous nous sommes naturellement conformés au thème, «radio et lutte contre la pauvreté». Il y a plusieurs illustrations de cette lutte dans la préfecture de Kadiolo. Mais, nous nous sommes particulièrement appesantis sur le combat des femmes contre ce fléau. En matière de santé, il y a une expérience originale que le Centre de santé communautaire (CSCOM) de Zégoua (480 Km au Sud de Bamako) est en train de mener. Nous avons valorisé cette initiative visant à amener les femmes à prendre en charge leurs besoins de santé à travers des regroupements féminins villageois. Cela s’est traduit par des caisses de solidarité et une mutuelle de santé dans la commune. Et grâce à des plateformes multifonctionnelles, ces femmes mènent des activités génératrices de revenus qui leur permettent de faire face à leurs cotisations à tous les niveaux. Nous avons aussi mis en exergue les politiques qui ont vite montré leurs limites en nous focalisant surtout sur les raisons de l’échec pour éviter à d’autres collectivités de tomber dans les mêmes pièges. Nous pensons que nous avons présenté un magazine qui mettait en évidence les grandes lignes de la politique de lutte contre la pauvreté dans la préfecture de Kadiolo et au Mali.

-Vous aviez reçu déjà deux prix d’encouragement lors des précédentes éditions. Qu’est-ce que ces distinctions ont changé dans le fonctionnement de votre radio ?

S.D : Les prix que les partenaires donnent sont généralement des équipements. Nous avons pu ainsi renforcer notre plateau technique. Grâce à des équipements plus performants, nous avons pu améliorer la qualité des productions que nous proposons à nos auditeurs. Nous faisons aujourd’hui le montage numérique grâce au festival «Ondes de liberté». Et les matériels que nous venons d’avoir cette année, l’ordinateur notamment, ne peuvent qu’améliorer davantage la qualité de nos produits. Nous nous sommes dits qu’ayant eu deux fois le prix d’encouragement, nous devons travailler davantage pour rehausser encore l’image de la radio Yeleen. Et ces équipements nous aident en cela.

-En dehors de cette double distinction, que retenez-vous de cette 5è édition ?

S.D : Elle a été riche en participation. N’empêche qu’il y’avait moins d’engouement que lors des précédentes années.

Propos recueillis par Moussa Bolly

20 décembre 2005.