Partager

sokonagakou.jpg


Le plus illustre de nos réalisateurs retourne sur un plateau de tournage. Après plus de 12 ans d’absence, Souleymane Cissé est aujourd’hui en plein dans une production. Il a choisi cette fois-ci comme genre le feuilleton avec pour titre « Min Yé » (Ce qui est en bambara). Le premier coup de clap donné la semaine dernière par Cheick Oumar Sissoko, ministre de la Culture, était en fait le début du pilote, une sorte d’épisode test. Le tournage proprement dit commencera dans une semaine, soit le 17 septembre à Bamako.

Le feuilleton raconte la vie quotidienne de notre société avec ces joies et ses peines, ses histoires drôles ces faits croustillants. C’est l’histoire d’un couple confronté aux péripéties de la vie.

« Min Yé » est une série en dix épisodes de treize minutes chacun, tous plus attrayant les uns que les autres. C’est une tentative de proposer une série d’une autre dimension aussi bien sur le plan technique que dans le traitement du sujet. «  Min Yé » traite des problèmes de tous les jours vécus par une famille.

Il s’agit d’un homme de culture, travaillant dans le domaine du cinéma et entretenant bien son épouse, employée dans une ONG. Dans ce foyer, il existe, comme dans la plupart des familles, des tensions, mais aussi de l’amour.

L’épouse a un amant, un assureur, qui la gâte avec d’innombrables cadeaux comme du poisson. Il fréquente assidûment le domicile conjugal de sa copine en l’absence du chef de famille. Un jour, celui-ci rentre à l’improviste et trouve Madame et son amant ensemble.

Il se fâche et demande le divorce, ce qui n’aura finalement pas lieu. Mais il réussit à faire peur à sa femme qui était à mille lieues de croire que son mari oserait porter plainte contre elle. Tant elle se sentait choyée par ce dernier.

Il s’agit, pour Souleymane Cissé, de montrer que, dans nombre de familles africaines, riches comme pauvres, il y a de tels problèmes, qu’il faut obligatoirement résoudre entre hommes et femmes.

Les principaux rôles sont tenus par Sokona Gakou, animatrice à Africable et Assane Kouyaté, réalisateur de cinéma au Centre national du cinéma du Mali (CNCM).

Le choix de ces deux s’expliquent par le fait que Souleymane Cissé veut donner une dimension de surprise à ce film. Car il s’agit de personnalités qui, si elles sont habituées à la camera, n’ont jamais joué dans un film.

Assane Kouyaté est le réalisateur de « Kabala« , un long métrage qui a été sélectionné au Fespaco 2003. Il passera pour la première fois devant la camera. Quant Sokona Gakou, elle travaille d’autres genre de camera depuis plus de vingt ans.

Speakrine à l’ORTM, elle est passée à la Radio télévision du Sénégal et maintenant elle présente l’émission Grand Sumu avec les artistes de la sous-région d’Afrique de l’ouest. A l’évidence, un plateau de télévision est différent de celui d’un film.

Naguère considéré comme un genre mineur, la vidéo se montre aujourd’hui dominateur. Les feuilletons, les Sitcom et les séries télévisées sont de mode de nos jours. Le dernier Fespaco, véritable baromètre du cinéma en Afrique, a sélectionné plus de 65 films vidéo en compétition contre une vingtaine de long métrage.

Souleymane Cissé indique ne pas vouloir faire dans la mode. Mais estime que tout est question de message. « L’essentiel est que je puisse faire passer un code au public« , explique-t-il. Ce qui est devenu plus difficile avec les coûts exorbitants des productions de long métrage.

Souleymane Cissé qui a obtenu deux fois le grand prix de l’Étalon du Yennenga au Fespaco en 1979 en 1983 respectivement avec « Baara » et « Finyè« .

Souleymane Cissé est aussi le premier africain du sud du Sahara à gagner le « Tanit de bronze » aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie en 1972 avec un court métrage « Cinq jours d’une vie« .

Puis 1987, son « Yeelen » est devenu le premier africain à obtenir le prix du jury au Festival de Cannes en France.

Y. DOUMBIA- L’Essor

10 septembre 2007.