La BHM est plongée dans une longue agonie depuis près de deux ans du fait de débiteurs indélicats. Plus de 50 milliards de F CFA de dettes ont été accordés à la pelle.
Cette hémorragie financière a fini par mettre sur cale cette institution bancaire considérée comme le poumon de la politique de logements sociaux entreprise par le président de la République, ATT.
C’est peut-être là l’une des raisons principales, qui a conduit le chef de l’Etat à saisir par lettre interposée le Premier ministre en vue d’envisager un plan de sauvetage d’urgence. Un véritable SOS lancé par le président en faveur de la BHM.
Selon nos sources, ATT a recommandé au PM Ousmane Issoufi Maïga, de prendre dans les plus brefs délais des mesures nécessaires pour sortir la BHM de son marasme. S’agira-t-il de lui trouver des crédits importants ou des partenaires fiables ?
On ne saurait l’affirmer à ce stade même si de nombreuses solutions sont envisageables. Mais ce qui est le plus sûr, ATT aurait motivé sa démarche par le fait que l’écroulement de cette banque aurait des conséquences incalculables dans notre pays sur les plans économique et social.
La traversée du désert de la Banque dure depuis deux ans. Excepté ce clin d’œil présidentiel, la BHM vivait ses difficultés dans une quasi-indifférence des pouvoirs publics. La direction s’accrochait jusque-là avec des moyens de bord pour éviter la mort.
De promesse en promesse, la BHM n’a jusque-là bénéficié d’un kopeck pour renflouer ses caisses. Pis encore, les débiteurs qui lui doivent des dizaines de milliards de F CFA se hâtent lentement à épurer leurs dettes.
Le rapport d’audit établi par un cabinet d’expertise démontre à suffisance comment la BHM a été sucée. Le Pôle économique et financier, qui est saisi du rapport d’audit, ne tardera certainement pas à ouvrir les enquêtes.
Abdrahamane Dicko
26 octobre 2005.