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Pour la toute première fois de l’histoire de la Garde nationale, en un seul contingent, jusqu’à mille nouveaux gardes sont prêts à honorer leur devise en même temps: « servir partout avec honneur, loyauté et discrétion« .

Devant leur ministre de tutelle, Mamadou Clazié Cissouma, ces recrues ont été présentées au drapeau en présence du ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, Sadio Gassama, et du chef d’état-major général des Armées, Seydou Traoré.

La cérémonie s’est déroulée dans la matinée sur la Place d’armes du camp des gardes de Bamako. Les gardes ont été formés, de manière intense, au métier des armes et aux techniques professionnelles du métier pendant dix mois dont six consacrés à la formation militaire et quatre à la spécialisation Garde.

De la Garde territoriale à la Garde nationale

Le chef d’état-major de la Garde nationale, le colonel Broulaye Koné, a choisi cette opportunité pour faire un rappel historique du corps qu’il dirige pour, a-t-il déclaré, « faire connaître aux jeunes les événements faisant la grandeur et l’honneur de leur corps« .

Plaçant l’homme au cœur de tout système de sécurité et de défense, il a gratifié l’assistance d’une citation, à l’appui de ses propos : « C’est lui qui fait gagner ou perdre les batailles et les crises. Il ne suffit pas d’acquérir des armes perfectionnées et des moyens de maintien d’ordre performants, il faut toujours des hommes capables de les utiliser et d’affronter l’adversaire avec la volonté de vaincre« .

Aux élèves gardes d’hier, devenus gardes stagiaires aujourd’hui et qui seront confirmés dans quelques mois, il a rappelé que les origines de la Garde nationale remontent à 1894. A cette époque, les éléments de ce corps avaient pour tâche d’assurer la sécurité de l’administration coloniale.

Avec l’accession du Mali à l’indépendance, la Garde est devenue successivement « corps des gardes territoriaux » ou « gardes cercle », « Garde autonome du Mali », ensuite « Garde républicaine et Goum du Mali » et, enfin, depuis l’année 2000, « Garde nationale du Mali ».

Accepter avec grandeur les servitudes et les sujétions

Le colonel Koné a aussi rappelé quelques faits glorieux de la Garde nationale qui, en 1959, a assuré la sécurité et l’escorte du président Modibo Kéïta de Dakar à Bamako suite à l’éclatement de la Fédération du Mali. Et dont, en 1960, « c’est la fanfare qui a procédé à la première cérémonie aux couleurs du Mali indépendant« . Les éléments de ce corps ont également participé à tous les événements ayant entraîné l’engagement du Mali sur tous les plans.

A l’adresse des nouvelles recrues, il a conseillé: « Etre garde, c’est veiller quand les autres dorment…, c’est donner sa vie pour sauver celle des autres… En un mot…, c’est renoncer à sa liberté pour garantir celle des autres et accepter avec grandeur les servitudes et les sujétions de l’état de garde« .

Quant au directeur du Centre d’instruction de la Garde nationale, le commandant Aguib Diallo, il a pris l’engagement solennel que les mille nouveaux gardes « sont aptes à servir dans toutes les structures de la Garde nationale du Mali » : unités territoriales, méharistes, de maintien de l’ordre ou d’intervention.

Il en veut pour preuve « leurs prestations de qualité » à la fête de l’indépendance à Sikasso en septembre 2005, au Sommet Afrique France en décembre dernier et à la célébration toute récente du Maouloud à Tombouctou.

S’adressant aux jeunes gardes, il s’est dit profondément convaincu que l’enseignement de qualité qu’ils ont reçu leur permettra d’accomplir avec satisfaction leurs missions et les a encouragés à être dignes de la devise de leur corps: « Servir partout avec honneur, loyauté et discrétion« . Le colonel Diallo a aussi remercié l’encadrement et le personnel du Centre d’instruction pour leur disponibilité, leur rigueur et leur professionnalisme.

Après la revue des troupes par les ministres Mamadou Clazié Cissouma et Sadio Gassama, le général Seydou Traoré, le colonel Broulaye Koné et les discours, des lettres de félicitation ont été remises aux sept meilleures recrues de la promotion 2005-2006.

Ensuite, les nouveaux gardes ont fait des démonstrations d’arts martiaux et d’exercices de maintien de l’ordre avant de procéder à un défilé militaire.

A la fin de la formation militaire et professionnelle de ces jeunes recrues dont le corps constitue autant une force militaire qu’une force de sécurité publique, il est regrettable que les besoins en personnel de la Garde nationale ne soient, jusqu’à présent, réalisés qu’à 50 %.

Le colonel Broulaye Koné a souhaité que le quota soit aussi important pour le prochain recrutement. Espérons qu’il sera entendu.


Zoubeirou MAIGA

21 avril 2006.