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Selon ce sondage, le régime de ATT, malgré la difficulté de la situation socio-économique, est bien apprécié par une majorité de nos compatriotes. En effet 53% des Maliens ont une opinion positive du président de la République.

Arrivé presque à mi-mandat ce score est plus qu’encourageant si l’on sait que le président de la République a investi dans des chantiers qui porteront leurs fruits dans quelques mois seulement.

Et que s’estomperont d’ici là les effets négatifs de l’invasion acridienne, de la mauvaise pluviométrie et si les choses ne dégénèrent pas à Lomé les répercussions négatives de la crise ivoirienne.

Le président de la République engrange aussi les bénéfices de la réponse qu’il a su donner à la demande sociale avec les baisses de prix de certains produits et services qui peuvent être considérés comme de première nécessité dont l’eau, l’électricité et le téléphone.

Le désenclavement intérieur en cours augmentera certainement la cote de popularité du président de la République qui pourrait être ainsi en pole position pour rempiler pour un second mandat s’il le désire.

Le Premier ministre voit lui aussi son action saluée à la tête du Gouvernement par 57% des personnes sondées. Mais ce résultat, comparé à celui du président de la République amène à se demander si le Chef du Gouvernement joue vraiment son rôle de fusible.

En effet le Chef de l’Etat est constamment en première ligne pour toutes les questions délicates. Cependant, les actions récemment engagées par Ousmane I. Maïga dans la gestion de la crise scolaire et du football peuvent laisser espérer qu’il jouera de plus en plus son rôle.

Cette gestion de la crise scolaire apparaît aujourd’hui non seulement comme un indicateur de cette évolution mais aussi comme un dossier qui permettrait au gouvernement de convaincre les Maliens de sa capacité de gérer les crises et ainsi de conforter le président de la République.

Les résultats de ce sondage sont des messages d’encouragement. Mais il reste que l’action gouvernementale gagnerait en clarté et en cohésion. En effet les conflits de compétences entre ministres brouillent totalement le message gouvernemental. Sans compter les interventions du Premier ministre dans les compétences propres et quotidiennes des ministres. Dont certains sont aujourd’hui réduits au rôle de <> d’exécution.

Le second module du sondage porte sur la cote de popularité des hommes politiques. Là, se détachent du lot deux poids lourds de la classe politique : IBK et Maître Mountaga Tall respectivement président et premier vice président de l’Assemblée Nationale et de Espoir 2002.

Avec 32% et 13,40% ces deux hommes viennent largement en tête avant leur suivant immédiat Soumeila Cissé avec moins de 10% des suffrages (9,60%).
Choguel Maïga ministre de l’Industrie et du Commerce (MPR) et Dioncounda Traoré Président de l’ADEMA font un score honorable qui frôle les 5%.
Ensuite vient Dr Oumar Mariko du SADI avec 2,90%.
Tiéblé Dramé du PARENA est à la tête des moins de 2% avec 1,70%. Cheick Oumar Sissoko (1,40%) Maribatrou Diaby (1,30%) Pr Mamadou Lamine Traoré (1,20%) le suivent dans ce pool des lilliputiens politiques.
Soumeylou Boubeye Maïga (0,80%), Yoro Diakité (0,60%) Dr Bocar Tréta (0,30%) ferment la marche avec moins de 1%.

Ce sondage appelle plusieurs commentaires.
Le RPM et le CNID ont toujours contesté leurs scores des présidentielles notamment par rapport au challenger de ATT dont la première place au premier tour n’a jamais fait l’objet de contestations sérieuses. L’écart de voix entre ATT et les autres (environ 10 points) était suffisamment important pour être publiquement et sérieusement contesté.

On se rappelle en effet que IBK n’a jamais accepté son élimination du second tour au profit de Soumeila Cissé et que dans les milieux du CNID on a toujours considéré que le score de Me Tall aux présidentielles de 2002 était supérieur à 10% et oscillait précisément entre 13 et 15%.

Quel séisme politique a-t-il pu se produire depuis 2002 pour que les chiffres des Etats major politiques soient ainsi confirmés ?

A moins que l’Assemblée Nationale ne constitue une rampe de lancement sans pareil. Or il est de fait que le Gouvernement offre une meilleure visibilité que le Parlement et que l’apparat du pouvoir que peut conférer la présidence de l’Assemblée Nationale concerne très peu le premier vice -président de cette institution.

Le sondage laisse apparaître aussi que les trois principales figures politiques du pays (Choguel est 3ème ex aequo avec Dioncounda Traoré) appartiennent à Espoir 2002 qui agonise.

Le score de Dioncounda Traoré démontre encore si besoin en était que l’ADEMA est en panne de leader charismatique. En effet, l’ADEMA qui revendique la place de première force politique du pays voit son président plafonner à moins de 5% tandis que son 1er vice-président peine à obtenir 1%.

A l’inverse, malgré les problèmes supposés ou réels que le CNID connaîtrait (ce parti refusant de communiquer sur le sujet) son leader garde sa popularité intacte.

Le cas de Soumeila Cissé révèle-t-il au regard des critiques de l’après présidentielles son poids politique ou souffre-t-il de son éloignement du Mali ? En toute hypothèse, il ne bénéficie plus de la performance de la redoutable machine électorale de l’ADEMA.

Les autres résultats, par leur insignifiance, laissent place à peu de commentaires.
Enfin le troisième et dernier module concerne l’élection présidentielle de 2007 avec les chances des candidats possibles.

Là, il semble que ATT et IBk se disputeront le second tour sous l’arbitrage de Maître Tall qui, fort à nouveau de sa troisième place avant Soumeila Cissé classé quatrième, apparaîtrait ainsi comme un faiseur de Roi.

Selon notre confrère KLEDU MAGAZINE, Me Tall <>.

Viennent ensuite : Dioncounda Traoré (5,10%) qui remonte légèrement, Choguel qui dégringole (3,30%), Soumana Sacko (2,50%).

S’ouvre ensuite le bal des 1% avec Blaise Sangaré (1,80%), Tiébilé Dramé et Oumar Mariko (1,40%) et Mamadou Lamine Traoré (1,20%).

Le score de Tiebilé Dramé qui fait jeu égal avec Oumar Mariko explique peut-être pourquoi le Parena veut s’amarrer au navire Adema. Car on peut légitimement se demander ce que vaut encore le leader du Parena avec une estime aussi insignifiante des Maliens.

Habib Dembélé (0,90%), Cheick Oumar Sissoko (0,80%), Cheick Modibo Diarra (0,70%) Mandé Sidibé et Maribatrou Diaby (0,60%), Gologo, Tréta, Soumeylou Boubèye Maiga et ALPHA OUMAR KONARE (0,20%)

Pourquoi un tel résultat pour Konaré? C’est la preuve à posteriori que les Maliens ne voulaient pas d’un troisième mandat pour lui.

Enfin, si son rôle institutionnel de premier Ministre est salué, les Maliens ne veulent absolument pas de Ousmane Issoufi Maiga comme Président de la République : en effet il ferme la marche avec 0,10%.

Moussa Oumar DIAWARA
Conseiller Municipal
Conseiller du District
– 4 Mars 2005