Profitant de sa visite, au Burkina Faso, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a solennellement tendu la main à la Mauritanie pour qu’elle participe à la rencontre des Etats sahélo sahariens prévue dans notre capitale. Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État insiste sur la nécessité de la tenue de cette réunion, dans cette bande où sévit l’insécurité.
Depuis le 23 mai 2006, date de l’attaque des deux garnisons de Kidal par la bande à Bahanga, des appels provenant de diverses composantes de la nation ont été lancés, en vain, pour réunir les Etats de la bande sahélo saharienne sur cette problématique sécuritaire.
Il faut, d’ailleurs, rappeler que le président de la République avait félicité le forum et la rencontre intercommunautaire de Kidal. La libération des quatre salafistes par notre pays et celle du Français Pierre Camatte par Al -Qaïda, ont contribué à émousser les initiatives pour cette grande réunion, car, l’Algérie et la Mauritanie ont rappelé leurs ambassadeurs.
Malgré tout, une bouffée d’oxygène est venue d’Alger qui multiplie des actions tendant à maintenir les liens diplomatiques et de solidarité entre nos deux pays.
C’est à ce titre qu’ils ne se sont pas retirés de l’Accord d’Alger et que la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays sahélo sahariens s’est tenue sur leur territoire. Ce n’est donc pas surprenant que la main tendue d’ATT s’adresse directement à la Mauritanie qui, selon nos sources, avait proposé que la rencontre se fasse hors de notre pays.
C’est dire que des difficultés subsistent toujours entre notre pays et la Mauritanie. De ce fait, en précisant que la rencontre se fera à Bamako, le président de la République ATT, n’en a pas moins lancé un vibrant appel à son homologue mauritanien, pour qu’il y participe.
En fait, des divergences persistantes d’approche entre des pays riverains de la bande sahélo saharienne, concernant les actions sécuritaires, sont réelles et mettent mal à l’aise certains Etats.
C’est à ce titre qu’il faut rappeler que si notre pays a fortement privilégié le dialogue et la concertation pour résoudre les problèmes dans la bande, des Etats, tel que le Niger, n’entendent aucunement négocier avec des rebelles.
L’Algérie et la Mauritanie, non plus, ont toujours privilégié les actions sécuritaires ‘’ musclées ‘’. Toutes choses qui tendent à renvoyer aux calendes grecques la grande rencontre des Etats sahélo sahariens pour harmoniser leurs plans de lutte contre l’insécurité.
Baba Dembélé
22 Mars 2010.