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Certains observateurs trouvent que le sommet est une aubaine pour mettre en exergue, les problèmes qui minent le continent Africain. D’autres pensent que la France est à la base des crises dans certains pays africains.

D’où des distances à prendre vis-à-vis des anciens colonisateurs. La France a-t-elle perdu ses anciennes colonies d’Afrique francophone ?

C’est la question à laquelle a tenté de donner une réponse, Tiébilé Dramé, président du comité d’organisation du 23è sommet Afrique-France.

Pour lui, cette question diffère des réalités du terrain car les pays africains trouvent un certain intérêt à rencontrer la France car c’est une puissance qui plaide leur cause sur la scène internationale, a-t-il dit hier matin sur RFI en tant qu’invité.

Et d’ajouter qu’autrement on ne comprendrait pas pourquoi d’anciennes colonies anglaises et portugaises viendraient à la rencontre de la France.

Parlant des crises sur le continent africain dans lesquelles la France est impliquée dans la recherche de solution, Tiébilé indiquera qu’en dehors des réunions de l’Union Africaine, ces retrouvailles permettent aux pays africains de discuter de leurs problèmes.

Ce qu’il juge d’ailleurs normal car les Africains ne cherchent qu’à résoudre leurs problèmes nulle part ailleurs qu’en Afrique.

Selon lui, il n’est pas opportun d’être nostalgique du passé. Pour lui, les pays comme la République Centrafricaine, le Nigeria et autres pays anglophones seront heureux de faire des propositions de sortie de crise à la Côte d’Ivoire par exemple.

QUI SONT LES PARTICIPANTS CONFIRMES

Tiébilé Dramé indique que toute l’Afrique sera au rendez-vous de Bamako pour la première fois depuis très longtemps, y compris la Somalie.

Contrairemesnt à ce que certains pensent, les Africains trouvent de l’intérêt à rencontrer la France, a-t-il affirmé.

Selon lui, si cette rencontre se limitait aux anciennes colonies françaises, on aurait pu dire que c’est du néo-colonialisme.

Mais là où Obassanjo, Tabo M’Beki viennent, on ne peut pas dire qu’il s’agit seulement des anciennes colonies françaises.

Parlant de la venue du président ivoirien Laurent Gbagbo, il reste encore optimiste car, assure-t-il, le Palais de Cocodi, a reçu l’invitation du Palais de Koulouba.

En matière de participation, Bamako va battre le record, a rassuré le président du comité d’organisation.

Il ajoutera que déjà plus de 35 chefs d’Etat et de gouvernement ont confirmé leur participation au sommet de Bamako.

L’enjeu du sommet, son thème, ajoute-t-il, traduit une innovation car il s’agira de discuter de la situation de la jeunessse dans le continent y compris les aspects migratoires.

C’est une occasion de se donner la main pour réfléchir sur les causes profondes de l’immigration, mais également aux moyens d’arrêter cette hémorragie.

Les forces les plus jeunes de l’Afrique qui partent vers d’autres pays, c’est un problème, c’est à cause d’une réalité locale.

Concernant la démocratie, il dira que depuis 15 ans, elle n’a pas cessé de marquer des points bien qu’il y ait parfois des réculs.

Très optimiste quant à l’avancée de la démocratie, l’homme pense que la vie humaine est faite de hauts et de bas, et l’évolution de la politique en Afrique est bien logique et normale.

Par ailleurs, la participation des présidents comme Robert Mugabé, Faure Gnassingbé et autres mal élus ou mal aimés pourrait être signe de frustration selon des observateurs.

Il faut noter que certains chefs d’Etat ne participeront pas au sommet de Bamako des 3 et 4 décembre, pour cause de maladies ou de crises internes.

On peut citer entre autres Bouteflika de l’Algérie hospitalisé en France, et Sirleaf Hellen Johnson du Libéria.

Salifou BANGALI

1er décembre 2005.