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Considéré, autrefois par la population de Bamako comme un instrument dépassé, le balafon vient de connaître son apogée avec l’avènement de Seydou Balani et de Neba Solo. Même si auparavant Molobali Kéïta avait tenté de donner le goût aux Bamakois.

En effet, les soirées de balafon étaient organisées dans les régions de Sikasso au mois d’avril qui coïncide avec la récolte de la pomme de terre, surtout si cette récolte avait bien donnée.

Donc, c’est pour manifester cette joie que les populations sortaient les week-ends pour se regrouper afin de fêter. Comme le sabaar, le balafon a fait son beau jour. Mais, force est de reconnaître que l’interprétation donnée par les soirées de balafon à l’intérieur du pays, est différente de Bamako.

On assiste à une exhibition permettant au public de voir la nudité des jeunes filles. Le sexe n’est plus sacré pour nos soeurs qui font la promotion de leurs corps. Leurs comportements attentatoires aux moeurs. Ce qui est contraire à l’idée des soirées de balafon où les filles s’habillaient en tenues traditionnelles typiquement maliennes.

Une occasion d’apprécier la tenue vestimentaire basée sur la tradition africaine et sur la musique du terroir. Ce qui permettait de faire une idée sur les richesses culturelles de la 3e région.

En réalité, on voit tout sauf les rythmes du balafon, car, on assiste à d’autres rythmes qui sont le “rap”, le “mapouka” , le “coupé-décalé”, le “fouga-fouga” etc. Malheureusement, au cours de la soirée, les jeunes filles et garçons confondus s’habillent à l’américaine, les “bas ventres” montrés au monde, les “bine-bine” à l’air, les “slips en récréation” pour montrer au public afin d’apprécier la couleur, des pantalons ou jupes qu’elles portent. Dans la même foulée, s’ajoutent le mouvement des reins, des fesses, les yeux dans les yeux.

Aujourd’hui, il n’est pas surprenant de voir les enfants s’embrasser sans gène et ils sont encouragés par un public qui les trouve “civilisés”. Souvent, dans certaines soirées de balafon, on n’ y trouve que des fillettes âgées de 8, 9,10 ans.

Donc, il faut appeler au sens élevé des parents qui assistent souvent à ces différentes scènes ainsi qu’aux autorités compétentes. N’est-ce pas là une atteinte à la pudeur.

En tout cas, l’emprunt de cultures étrangères n’est pas aussi grave, mais à aller transformer cela et à même confondre à nos réalités culturelles, ceci n’est pas pardonnable.

Les parents doivent jouer leur rôle d’éducation en vue de la valorisation de leur propre culture. C’est dire qu’on assiste à tout sauf une soirée de balafon ; c’est à dire à une véritable débauche organisée.

Ce qui est vraiment dommage, surtout quand on sait que notre continent est gravement frappé par une pandémie du mal du siècle qui est le sida. Du coup l’augmentation des grossesses indésirées et qui entraînent souvent des cas de césarienne, des accouchements précoces voire des décès.

Sadou BOCOUM

09 mai 2007.