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Hier, des heurts ont éclaté entre un groupe de jeunes de Sogoniko et des gendarmes. Bilan : des manifestants arrêtés et un gendarme blessé.
Ils étaient une centaine de gendarmes et un groupe de jeunes à s’affronter Sogoniko en face de la société de vente de fusils. Motif des échauffourées : l’occupation et la construction en immeuble d’un terrain de football qui appartiendrait à des jeunes du secteur.

En début d’après-midi, une escouade de gendarmes, munis d’équipement de maintien d’ordre occupait encore les lieux.

Selon des témoins trouvés sur place, les incidents ont commencé le matin lorsque des gendarmes sollicités par le propriétaire du lot, Amadou Djigué, sont venus sécuriser des travailleurs en train de faire la fondation du futur immeuble. « Les jeunes sont venus au compte-goutte et se sont regroupés. Se sentant en nombre suffisant pour faire face aux forces de l’ordre, ils n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes blanches », affirme un interlocuteur.

Il ajoute que les gendarmes ont aussitôt réagi en faisant recours à leur gaz lacrymogènes dont les effluves ont étouffé des voisins notamment de vieilles femmes. Bilan : un gendarme et des manifestants ont été blessés. Une dizaine de jeunes ont été interpellés par le commissariat de police du 7e arrondissement.

De quoi s’agit-il au juste ? En 2001, une dame du nom de Coulibaly Haoua Kéita, a bénéficié d’un TF : 1117/CVI du lotissement de Sogoniko-commercial. En 2005, elle cède sa parcelle à Amadou Djigué (selon Aboubacar Ndiaye son employé) et depuis le lot est inoccupé.

Encore Dagnon !

La nature ayant horreur du vide, des jeunes du secteur vont l’occuper pour en faire un terrain de football. Une demande d’affectation du lot en terrain de football a été faite, ce que le maire de la Commune VI a accordé à la jeunesse. « Effectivement ils avaient une décision dans ce sens », ajoute le jeune Ndiaye.

Face à la montée de la fièvre, le propriétaire a voulu passer par la manière diplomatique en faisant des propositions. « Ils leur a été proposé des équipements sportifs et une somme de deux millions de F CFA ».

L’échec des négociations, selon M. Ndiaye, a conduit le propriétaire du TF à porter l’affaire devant la justice. « Au tribunal, le juge nous a donné raison et a ordonné aux jeunes de déguerpir dans les brefs délais ».

Certains ne voulant pas l’entendre de cette oreille, ont voulu s’opposer à la décision de la justice sans raison. Mais, pour le chef de l’unité de gendarmes présents sur les lieux, force doit rester à la loi. « Nous ferons tout ce qui est de notre pouvoir pour restaurer l’ordre ». Des gendarmes seront présents tout le temps que vont durer les travaux.

Pour dénoncer la complicité du maire Dagnon dans l’affaire, un autre groupe de jeunes, selon des résidents, ont voulu s’attaquer à la mairie et principalement au maire en brûlant des pneus sur le goudron.

Des policiers, venus en renfort au 7e arrondissement, n’ont pas mis assez de temps pour rétablir la circulation. Des jeunes affirment ne pas dire leur dernier mot.

Amadou Sidibé

18 Février 2010.