La cérémonie de clôture s’est déroulée hier sous la présidence du chef de l’Etat, chef suprême des armées, Amadou Toumani Touré. L’événement a eu pour cadre le polygone de tir situé à l’est du camp Soundiata de Kati.
C’était en présence de membres du gouvernement dont le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Natié Pléah, et du nouvel ambassadeur des États-Unis au Mali, Mme Gillian A. Milovanovic. Parmi les officiers supérieurs, on pouvait distinguer le chef d’état-major général des armées, le général de brigade Gabriel Poudiougou et le commandant en chef des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), le général William K. Ward.
La cérémonie a été riche en couleurs avec des sauts de parachutistes, une exhibition de l’avion militaire américain le « CV 22« , un tout nouveau type d’hélicoptère et la revue des troupes.
Organisé pour la première fois en 2005, l’exercice militaire multinational « Flintlock » est une initiative de coopération militaire entre les pays de la bande sahélo-saharienne et les États-Unis dans le cadre de la lutte globale contre le terrorisme et le banditisme transnational.
L’initiative est bienvenue dans un contexte où notre espace sahélo-saharien, du fait de son immensité, est le théâtre d’actions terroristes et de trafics en tout genre.
Comprenant au départ six pays africains (Mauritanie, Mali, Algérie, Niger, Sénégal, Tchad) et les Etats-Unis, ce cadre de coopération militaire s’est vite étendu avec l’adhésion du Maroc, de la Tunisie, du Nigeria et du Burkina Faso. Cette dynamique a été soutenue par l’arrivée de certains pays européens, à savoir l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Grande Bretagne et les Pays-Bas, partenaires socio-économiques habituels qui ont apporté leur assistance à ce qui est devenu désormais le « Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme ».
Durant le présent exercice qui a duré environ trois semaines, environ 260 militaires ont renforcé leur connaissance en matière de maintien de l’ordre et d’intervention risquée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le chef d’état-major général des armées, le général Gabriel Poudiougou s’est félicité du bon déroulement de cette manœuvre militaire. Il a expliqué que l’édition actuelle revêtait un caractère multinational encore plus marqué. Le poste de commandement a été activé depuis Rota en Espagne et a coordonné des activités au Maroc, dans notre pays et au Burkina Faso.
L’exercice a été effectué en deux phases. Dans un premier temps, les stagiaires étaient confinés à la formation académique à Rota. Cette phase de formation a concerné la Cellule multinationale de coordination (MCC) à laquelle cinq officiers supérieurs par nation ont pris part.
Une deuxième phase, à laquelle ont participé les régiments de parachutistes du Mali, du Maroc, du Sénégal et le corps de soutien logistique du Burkina Faso, consistait en une formation tactique suivie d’une phase de déploiement sur le terrain. Des sauts opérationnels ont été effectués par des parachutistes maliens, marocains et sénégalais et des exercices de soutien comme de ravitaillement ont été exécutés par les Burkinabés.
Ces deux phases de l’exercice « Flintlock 2008 » ont constitué une mise en pratique fidèle de la vision commune des pays du Partenariat transsaharien dont le but principal est former des militaires professionnels bien entraînés et équipés et qui concentrent collectivement leur énergie sur l’amélioration des capacités régionales à accomplir diverses missions de sécurité , a indiqué le chef d’état major général des armées, avant de souligner combien le terrorisme et le grand banditisme étaient devenus des phénomènes transnationaux.
« Il est de notre devoir de soldat en tant que forces armées de nos États d’y faire face et de garantir la liberté d’action du pouvoir politique », a recommandé le général Poudiougou.
Le commandant en chef des forces américaines pour l’Afrique, le général William Ward qui séjournait dans notre pays dans le cadre de l’exercice, s’est réjoui de son bon déroulement. « Flintlok 2008» a été beaucoup plus qu’une simple occasion pour améliorer les capacités de planification militaire et celles sur le terrain, estimé le patron d’AFRICOM.
Il a assuré que l’opération a permis de jeter les jalons d’une coopération militaire durable aussi bien entre les États participants et entre notre pays et les États unis d’Amérique.
« La communication et les échanges d’informations sont des éléments décisifs pour assurer notre succès car ces éléments soutiennent la coopération régionale », a ajouté l’officier supérieur américain.
Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a saisi l’occasion pour réaffirmer la disponibilité de notre pays à œuvrer pour la paix et la sécurité dans le monde en général et en Afrique en particulier. Il a salué une initiative qui traduit la volonté de notre pays de contribuer à la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme.
Le chef de l’Etat a souligné l’importance de la formation de nos forces armées et de sécurité dans l’accomplissement de leur mission. « Une armée, c’est aussi une équipe. Plus on se forme, mieux on est apte à défendre et à maintenir l’ordre, dans un esprit de paix », a schématisé le chef suprême des armées.
La cérémonie a pris fin par une remise d’attestations.
L. DIARRA
21 Novembre 2008