Le sommet de Tunis, prévu du 16 au 18 novembre, peut être considéré comme l’aboutissement d’un long processus qui a commencé depuis 1996 avec l’initiative du président Alpha Oumar Konaré et du président du Canton de Genève en vue d’intégrer l’Afrique dans la société de l’information.
« C’est à partir de cette rencontre qu’est née l’idée du SMSI », selon Lansana Fofana de d’abriter la 1re conférence régionale africaine qui lancera le processus préparatoire de la première phase du SMSI de Genève 2003.
Les participants à cette rencontre, forts des expertises nationales de chaque pays, adoptent deux résolutions majeures qui impulseront toutes les initiatives ultérieures pour mieux harmoniser les positions africaines en matière de Tics.
Il s’agit de la mise en place d’un bureau dit de Bamako et de la Déclaration de Bamako.
Le bureau de Bamako aura en charge la coordination et la conciliation des positions du groupe africain, présidé par Mamadou Yam Diallo, alors directeur de la Mission de l’informatique et des nouvelles technologies, et aujourd’hui conseiller technique du ministre de la Communication et des Nouvelles technologies.
Quant à la Déclaration de Bamako, elle aura pour rôle essentiel d’impulser une vison partagée de l’Afrique sur le développement des Tics.
Pour mieux harmoniser les positions de l’Afrique sur la société de l’information à construire dans le cadre du processus préparatoire de la 1re phase du sommet de Genève, un groupe africain a été mis en place l’Agence des technologies de l’information et de la communication (Agetic).
Ce sont les cogitations de cette rencontre au sommet qui ont donné naissance à Bamako 2000, considérée comme la première grande rencontre au niveau africain sur les Tics.
En 2002, pour donner un contenu aux idées émergentes des pays africains sur les Tics, Bamako accepte qui a porté à sa présidence Adama Samassékou, ancien ministre
et président de l’Académie africaine des langues. Le Mali a pris une place importante dans le combat pour l’appropriation par les Africains des Ntic et il doit donc préserver ce leadership.
Réalisations nationales
Mesurant les opportunités qu’offrent les Ntic, les pouvoirs publics ont œuvré inlassablement pour que le plus grand nombre de Maliens puissent y accéder.
C’est ainsi que les communes de Ouélessebougou, Kati, la Commune VI de Bamako, les lycées de Sévaré, de Tombouctou et de Sikasso ont été connectés.
Si la connexion des premières a permis un réel désenclavement des localités concernées, celle des lycées a offert à la fois des opportunités d’échanges de programmes avec les écoles du Nord, surtout suisses et d’amélioration des modules de formation aux enseignants.
Dans le domaine de la santé, le e-santé a été lancé avec la télé consultation, le télé diagnostic. C’est une forme d’échange d’informations sanitaires entre les centres hospitaliers du Nord et ceux du Sud.
En partenariat avec l’Unesco, le gouvernement a lancé le programme de passage à grande échelle des Centres multimédias communautaires (CMC).
Ces CMC, par le biais de la radio communautaire, servent d’ouverture aux communautés défavorisées pour découvrir et exploiter les Ntic et de passerelles de développement.
La société civile et le secteur privé ont été fortement impliqués au processus pour mieux comprendre et partager les enjeux des Ntic sur le développement du pays.
C’est pourquoi des initiatives privées pour la promotion et la vulgarisation des Tics, comme ToguNet, l’émission CyberNtic de l’ORTM… ont vu le jour.
Pour affirmer sa volonté de vulgariser les Ntic, le gouvernement du Mali a créé un département ministériel en charge de la Communication et des Nouvelles technologies pour réfléchir sur les meilleures stratégies de promotion des Tics.
Le Mali s’est doté d’une Agence des technologies de l’information et de la communication en lieu et place de la Mission de l’informatique et des technologies de l’information, d’une politique nationale des Tics assortie d’un plan d’action.
Aujourd’hui, le matériel informatique est exonéré de TVA. L’intranet de l’administration publique est en phase d’achèvement, même si on ne compte pour le moment que 10 départements ministériels connectés sur 33 et 6 services nationaux sur une centaine.
La démonopolisation du secteur téléphonique et l’amélioration des équipements ont entraîné une fluidité dans la circulation des informations sur le Net. Ainsi la bande passante du pays qui était de 10 mégabits est passée à 50.
A Tunis 2005, si la participation du Mali vise à faire l’état des lieux de l’évolution des Tics dans notre pays, la délégation apporterait plus au pays en tissant des partenariats dynamiques autour de ses projets qui ont pour noms : l’amélioration de l’accessibilité des Maliens aux infrastructures et aux outils des nouvelles technologies, le partage des ressources et des services TICs, etc.
Yaya Sangaré
(envoyé spécial)
17 novembre 2005.