Au regard de cette nouvelle orientation de la gestion des affaires publiques, nous devons tendre vers une meilleure prise en compte des plus pauvres de la population. Cela devrait offrir l’opportunité aux couches sociales les plus démunies de la population d’être mieux prises en compte dans le cadre de la mise en oeuvre de l’action gouvernementale.
Dans cette mouvance, ce qu’il faut surtout considérer, ce sont les efforts s’inscrivant dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations, de l’éducation des enfants, de la baisse des prix des denrées de première nécessité, des coûts des communications téléphoniques, de l’eau et de l’électricité.
Au stade actuel de la gestion des affaires publiques, peut-on affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles? Rien n’est moins sûr quand on sait que, un peu partout au Mali, on ne cesse de se plaindre de la cherté de la vie.
Comment peut-on expliquer une telle situation dans un pays où tout le monde s’accorde à dire que les autorités actuelles déploient de gros efforts dans le cadre du développement socio-économique, notamment avec la mise en oeuvre des grands travaux de désenclavement intérieur et extérieur, de réalisation de multiples ouvrages de maîtrise de l’eau?
A cela, il faudra ajouter les efforts soutenus en vue de rétablir la sécurité alimentaire sur toute l’étendue du territoire national. Malgré tout cela, reconnu d’ailleurs par l’ensemble de la population, la situation socio-économique n’est pas reluisante.
Alors que faire? A qui la faute? Que faudra-t-il envisager? Ce sont là, une série d’interrogations à tous les niveaux au sein de la population générale.
DE QUOI SE PLAINT-ON?
Les populations maliennes, tout en reconnaissant et appréciant les actions en cours dans le cadre de la gouvernance actuelle, se plaignent du coût élevé de la vie, une situation qui n’étonne guère, mais faut-il que l’on soit amené à mettre en cause tous les efforts en cours, sans lesquels, il n’y aurait pas de paix sociale, de stabilité politique?
Cela ne semble pas être une approche constructive et ne saurait permettre un véritable débat démocratique. Mais, d’ores et déjà, il y a un certain nombre de paramètres qu’il faudra considérer: la manière dont les populations, toutes sensibilités confondues, vivent aujourd’hui, les prix des denrées de première nécessité, de certaines prestations de services, mais aussi et surtout la position dans laquelle certains opérateurs économiques se trouvent depuis un certain temps par rapport à l’acquisition des marchés publics.
En effet, depuis plusieurs années, des acteurs politiques, des représentants de la société civile ont donné de la voix pour dénoncer la corruption et la délinquance financière et ce depuis l’ère konaréenne.
Le président ATT, venu aux affaires en 2002, a saisi ces opportunités dans le cadre de la gouvernance démocratique. Alors, les réformes engagées prennent en compte les aspects relatifs à la moralisation des conditions d’attribution des marchés publics dans le cadre de la poursuite de la lutte contre la corruption et la délinquance financière.
A cela il faut ajouter l’institution du Vérificateur Général qui d’ailleurs a maille à partir avec les opérateurs économiques de la place, notamment le Conseil national du patronat (CNPM). C’est cette panoplie de dispositifs en vigueur qui est en partie à l’origine de nombreux problèmes auxquels beaucoup de citoyens sont aujourd’hui confrontés.
A ces austérités nées du souci de rigueur et de transparence dans la gestion des affaires publiques sont venues se greffer des calamités naturelles comme l’invasion acridienne et consécutivement à cela l’insécurité alimentaire.
Ces situations ne semblent pas avoir été gérées à hauteur de souhait des populations qui estiment que les autorités de tutelle n’ont pas bien attribué les marchés, notamment relatifs à l’importation des céréales, dans les règles de l’art.
En son temps, ce fut une grande confusion au sein de l’opinion publique nationale. La pénurie a certes été évitée, mais les prix des denrées alimentaires n’ont jamais pu retrouver leur niveau habituel. Aujourd’hui encore la flambée des prix se poursuit et il semble qu’il n’y a rien à y faire.
OÙ SONT PASSEES LES MESURES PRISES EN CONSEIL DES MINISTRES?
Lors d’un conseil des ministres, le gouvernement a pris des mesures importantes relatives au domaine de l’exercice de l’activité commerciale en République du Mali. Il était envisagé, conformément aux nouvelles dispositions, de veiller sur la qualité des produits, notamment les denrées alimentaires sur le marché.
Il s’agissait du contrôle régulier, de la date de péremption des produits et des prix pratiqués. Depuis l’adoption de ces mesures on ne peut dire qu’il y a des améliorations à ce niveau.
En effet, sur le marché, les prix de certaines denrées alimentaires ne cessent de flamber à la grande indifférence des autorités du pays.
C’est cela qui inquiète et parfois révolte nombre de citoyens. Actuellement les produits comme le lait et le sucre augmentent sans cesse de prix. Cela vient après la hausse des prix du transport.
Ainsi, on note une augmentation de 50 francs
cfa du prix du kilogramme du sucre, de même il y a une augmentation de 50 francs cfa sur une qualité de lait dénommée Laicran dont le sachet était vendu à 1250 francs cfa. Ceux-ci sont des exemples parmi tant d’autres.
Au rythme où vont les choses, il y a de réels motifs d’inquiétudes et tant qu’il en sera ainsi, les populations, toutes sensibilités confondues, continueront à se plaindre de leurs conditions de vie.
Cette situation, si elle perdure, portera sans doute un coup dur au pouvoir ATT qui, à l’évidence va être candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle de 2007.
Moussa SOW
05 mai 2006.