A cet effet, il a été élaboré plusieurs documents de politique, de stratégie et de planification pluriannuelle comme le Plan stratégique de la santé de la reproduction, le Plan pluriannuel de nutrition 2006-2009, le Plan quinquennal de lutte contre les troubles dus à la carence en iode (TDCI) 2002-2005 et le Plan sectoriel de lutte contre le VIH/SIDA du domaine de la Santé.
La bonne collaboration des partenaires
Le ministère de la Santé et les principaux partenaires techniques et financiers entretiennent une fructueuse collaboration sur la base des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM), de la Feuille de route de l’Union Africaine et des différents partenaires pour guider les gouvernements des Etats membres afin d’accélérer la réalisation des Objectifs du millénaire relatifs à la santé maternelle et néonatale (3/4 des décès maternels et 2/3 des décès infantiles pour l’horizon 2015).
Des accords et conventions ont été conclus avec plusieurs partenaires techniques et financiers dont GAVI, le Fonds mondial pour la lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, la Fondation Clinton, la Fondation Mérieux, la Fondation Pour l’Enfance et la Banque Mondiale.
Mieux, un partenariat dynamique est entretenu avec les organisations de la société civile pour le plaidoyer, la sensibilisation et la mobilisation sociale. Une mention particulière doit être faite aux actions initiées par la Première dame, Madame TOURE Lobbo TRAORE , notamment les visites de terrain, l’institution du Prix Tara BORE et l’institutionnalisation du 8 juin comme Journée nationale de la maternité à moindre risque.
Qu’à cela ne tienne, les actions conduites par le ministère de la Santé ont permis, incontestablement, d’obtenir de grandes avancées dans certains domaines et de créer l’espoir dans d’autres. C’est le cas de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, de la lutte contre le VIH/SIDA et de l’assistance aux personnes vivant avec le VIH, l’élimination de la lèpre, l’éradication de la poliomyélite, de la dracunculose et d’autres maladies endémiques.
La mise en œuvre de la politique sectorielle de santé aussi a permis de faire passer de 624 en 2002, à 708 en 2005, le nombre des centres de santé communautaires (CSCOM) qui forment la base de la pyramide sanitaire mettant ainsi les activités préventives, curatives et promotionnelles du paquet maximum d’activités (PMA) à moins de 5 Km de 47% de la population.
En vue de rendre disponibles les ressources humaines pour les secteurs publics, communautaires et privés, des écoles de formation d’agents socio sanitaires ont été créées dans huit des neuf régions administratives du Mali.
Si la progression est remarquable dans le domaine de la vaccination contre le tétanos néonatal, en matière d’immunisation des enfants avant leur premier anniversaire, le taux de DTC3, qui est passé de 74 % en 2002 à 84 % en 2005, doit atteindre 90 % en 2006.
L’introduction de nouveaux vaccins dans le cadre de GAVI en 2002 (fièvre jaune et hépatite) et des vaccins pentavalents en 2005, d’abord dans le District de Bamako, puis avec le passage à l’échelle nationale en 2006, montre le chemin parcouru.
La mise en œuvre du plan stratégique de la nutrition a permis d’obtenir, à travers l’organisation des semaines nationales d’intensification des activités de nutrition (SIAN) et lors des journées nationales de vaccination contre la poliomyélite et des activités de vaccination de routine, la distribution à 85-95% des enfants de mois de 6 mois à 5 ans de doses de vitamine A.
L’enquête nationale sur les troubles dus à la carence en iode (TDCI), réalisée au premier semestre 2005 a permis de révéler la disponibilité du sel iodé dans 87,6% des ménages, donc une avancée vers l’objectif de 95% fixé par le Conseil international de lutte contre les troubles dues à la carence en iode (TDCI) au cours de l’année 2005 déclarée année d’iodation universelle du sel.
La prise en charge gratuite de la césarienne
La création de nouvelles structures de santé a permis de faire passer de 47 % en 2002 à 70% en 2005, le nombre des femmes enceintes ayant bénéficié d’une visite de suivi de leur grossesse et à 44% d’entre elles de bénéficier d’une assistance par un personnel qualifié lors de leur accouchement.
La mise en œuvre de la stratégie d’accélération de la survie et du développement de l’enfant (SASDE) qui a pour objectif la réduction de la mortalité infanto-juvénile est une réalité. A preuve, un taux de 71% d’enfants de moins de 5 ans et de 68% de femmes enceintes dormant sous moustiquaires imprégnées d’insecticides est disponible. En 2004, la réduction de la mortalité infanto juvénile à travers cette stratégie a atteint 23%.
Un plan stratégique de la santé de la reproduction (2004-2008), partie intégrante du PRODESS II, a été élaboré et validé. Et la prise en charge des obstétricales par les soins obstétricaux d’urgence (SOU) vient de prendre un nouvel envol avec l’institution de la prise en charge gratuite de la césarienne dans les formations sanitaires publiques, y compris celles des garnisons militaires.
Le nombre des structures SOU est passé de 41 en 2003 à 63 en 2005 et il est envisagé 67 autres en 2006-2007 en vue d’une couverture nationale complète. Ce qui permettrait d’assurer la prise en charge de 100 % des femmes enceintes présentant des complications obstétricales.
Le renforcement de ces structures SOU se fait par la disponibilité du sang à travers la mise en place de mini banques de sang qui, au nombre de quinze (15) en 2002, dans les structures hospitalières de Bamako et de proximité, passeront à 27 en 2005 dans les formations sanitaires SOU des autres régions de l’intérieur.
Cette mesure, unanimement saluée par toutes les organisations féminines du Mali, est l’une des toutes dernières initiatives prises par le gouvernement pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
Jusqu’à l’adoption de cette mesure, le coût de la césarienne, même pratiquée dans les établissements publics hospitaliers et les centres de santé de référence, dans le cadre du système de référence/évacuation, était principalement supporté par la parturiente et sa famille.
Depuis août 2005, l’Etat s’est substitué à la parturiente et à sa famille, en ce qui concerne : le paiement de l’acte chirurgical et des examens préparatoires, l’achat de kit pour l’intervention chirurgicale et post-opératoire (produits et consommables nécessaires à une césarienne), le paiement de l’hospitalisation.
L’incidence financière de la prise en charge gratuite de la césarienne est estimée à 420.000.000 FCFA en 2005, 840.000.000 FCFA en 2006, 1.260.000.000 FCFA en 2007, 1.680.000.000 FCFA en 2008 et 2.100.000.000 FCFA en 2009.
Des perspectives heureuses et défis à relever
En vue d’assurer un cadre approprié d’offre de soins de qualité, il a été procédé à l’adoption de deux décrets : l’un fixant les modalités de mise en œuvre de la convention hospitalo-universitaire et l’autre fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la pharmacie hospitalière. Onze hôpitaux ont été érigés en établissements publics hospitaliers dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
La mise en œuvre du décret relatif aux détails du transfert des compétences de l’Etat aux collectivités en matière de santé. Elle se poursuivra avec la création d’une Commission de décentralisation placée sous l’autorité du ministre et la nomination d’un point focal pour assurer l’interface entre le département et le ministère chargé des collectivités locales.
Le démarrage des travaux de construction de deux hôpitaux régionaux, à Mopti et Sikasso, est prévu pour bientôt. La construction d’un hôpital ultra moderne à Bamako (Yirimadio), sur la rive droite du fleuve Niger. Le projet est en bonne voie. Plusieurs partenaires et bailleurs de fonds approchés ont manifesté leur intérêt.
Par ailleurs, il résulte de l’accord donné par le Fonds mondial d’étendre la première phase de financement du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) et d’accepter la proposition malienne de financement de la première phase du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT).
Et aussi, de l’institution au niveau du secrétariat général du département d’un Comité de pilotage des actions financées par le Fonds mondial chargé du suivi rapproché de la mise en œuvre de ces deux programmes.
La réalisation de l’enquête démographique et de santé IV au Mali en 2006 (EDSMIV) est attendue. Elle offrira l’opportunité d’avoir le niveau des indicateurs en 2006 et les performances dans le secteur.
Quant aux défis à relever, il s’agit entre autres d’améliorer le taux de prévalence de la planification familiale, d’assurer la disponibilité des Anti Retro Viraux (ARV) au niveau régional et subrégional (malgré la décision politique de rendre gratuits les ARV à tous les malades et la disponibilité d’importantes ressources financières affectées à cette opération, il reste à relever un défi de taille), de réussir la prise en charge gratuite de la césarienne, de porter à échelle la SASDE et de mettre en place une véritable politique de développement des ressources humaines.
1er décembre 2005.