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Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga était l’invité de l’Ortm, ce 30 mai, lors d’une émission spéciale consacrée à la situation économique et financière de notre pays.

On retient en substance, des réponses données par le Premier ministre que malgré la faible pluviométrie et l’invasion acridienne qui ont eu pour conséquence, la baisse de la production agricole, le Mali reste un pays dont la marche n’a pas été interrompue vers la croissance et le développement.

Au cours de son intervention à la télé, le Premier ministre a abordé plusieurs sujets touchant au quotidien de ses compatriotes, à savoir, la hausse du prix des hydrocarbures, la crise ivoirienne, la chute du prix du coton. Pour y faire face, il n’y a pas d’autres solutions, que la prise par le gouvernement de «mesures énergiques et vigoureuses», a indiqué le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

Pour éviter l’installation de la famine dans les zones où le déficit céréalier est accentué, l’Etat a procédé a des distributions gratuites de céréales : plus de 15.000 tonnes en novembre, et 20.995 tonnes achetées dans le but d’épargner les populations de la famine.

Le gouvernement a également autorisé l’importation de 60.000 tonnes de céréales (sans Tva) pour accroître l’offre sur le marché national. Plus de 15.000 tonnes d’aliments bétail ont été mis en vente à un prix abordable pour compenser la diminution des pâturages.

Pour lutter durablement contre l’insécurité alimentaire, le gouvernement a lancé un programme d’aménagement de 50.000 ha en maîtrise totale de l’eau dont 15.000 ha ont été réceptionnés. Cette année 18.000 ha seront réalisés, selon le Premier ministre.

Afin d’éviter une inflation du prix des hydrocarbures, le gouvernement a engagé des «solutions palliatives» qui l’ont conduit à renoncer à 6,4 milliards de F Cfa de taxes.

Sur la situation du coton malien, un facteur aggravant des difficultés que connaît notre pays, le Premier ministre a déclaré «nous avons été incompris par nos partenaires dans le cadre des discussions autour de la privatisation de la Cmdt».

Face à la situation difficile que connaissait la Compagnie malienne pour le Développement des textiles (Cmdt), le gouvernement avait accepté la privatisation des usines d’égrenage.

Le programme élaboré à cet effet prévoyait qu’à l’horizon 2006, la privatisation de la Cmdt serait bouclée. «Mais nous nous sommes rendus compte, suites à des évaluations, qu’il serait difficile d’atteindre ces objectifs d’ici 2006 dans la mesure où les paysans ne sont pas préparés et que ni les coopératives des cotonculteurs, ni le cadre réglementaire ne sont mis en place. Tout ceci nous a conduit à demander un délai pour une meilleure préparation de la privatisation», a expliqué le Premier ministre.

L’agenda proposé par le gouvernement a provoqué des incompréhensions avec les partenaires, poursuit-il. «C’est ce qui a fait que nous n’avons pas reçu les aides prévues de la part des partenaires».

Cette situation s’est traduite par une baisse de l’aide budgétaire de l’ordre de 42 milliards de F Cfa, précise-t-il.

Ces difficultés conjoncturelles ont cassé l’élan du gouvernement dans le cadre des actions de développement, a avoué Ousmane Issoufi Maïga : «il s’agissait de faire face à des urgences comme donner à manger et à boire».

Selon Pinochet, l’Etat a pu faire face à ses engagements financiers en payant régulièrement les salaires, en remboursant la dette extérieure, grâce à la mobilisation des ressources intérieures.

En plus, la poursuite de la réalisation des infrastructures dans divers domaines, a été maintenue. «Nous venons de créer la Compagnie aérienne du Mali (Cam), l’Ageroute, construit plusieurs routes. Dans toutes les capitales régionales et les chefs-lieux de cercle, il y a des centres de santé de référence.

L’électrification des campagnes est en cours avec l’Amader.
Dans ce domaine des télécommunications, l’extension des réseaux de téléphone fixe et mobile est en cours», a indiqué le Premier ministre. Le dossier de privatisation de Huicoma a été évoqué, tous les intérêts des travailleurs sont sauvegardés, une privatisation réussie, précise-t-il.

La tendance favorable des indicateurs nationaux et internationaux rend possible un taux de croissance de 6 % cette année. En espérant que la pluviométrie sera abondante.

Pinochet reste fidèle à son leitmotiv, à savoir l’exhortation au travail car la croissance n’est autre que le fruit du labeur.

En abordant le renforcement de l’autorité de l’Etat, Pinochet opte pour une gendarmerie forte, efficace, motivée, une police et une justice compétente, motivée, équipée.

«L’argent circule et le Mali marche» explique le Premier ministre en précisant que le champ économique est étroit dans notre pays parce que l’Etat en est le principal acteur.

«L’Etat est le principal acheteur, le seul qui fait des dépenses d’investissement. Tout le monde tourne autour de l’Etat. Il n’y a pas de spécialisation des opérateurs. C’est pourquoi, le flux des échanges est faible entre eux», a-t-il conclu.

Boukary Daou

1er juin 2005