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L’évaluation de l’Accord d’Alger n’a servi à rien. Les conclusions auxquelles les deux parties sont convenues, à savoir leur attachement au respect de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale du Mali, leur détermination à trouver une solution durable et définitive dans la région de Kidal, ne sont rien d’autres que de fausses promesses.

Les deux parties avaient également donné leur accord pour libérer tous les otages dans les meilleurs délais, créer les conditions d’un retour rapide des personnes déplacées ainsi qu’au déminage des zones affectées.

Dix jours après ce faux accord, c’est Ibrahim Bahanga lui-même qui se répand dans les colonnes de la presse algérienne pour dire tout le contraire de ce que l’Etat du Mali pense : «les discussions ont duré longtemps, mais malheureusement, nous ne sommes parvenus à aucun résultat, pour une simple raison : le gouvernement malien n’a fait aucune concession mais a, tout de même, voulu réaliser des avancées.

Au cours des derniers pourparlers, nous avions des revendications précises concernant la région de Kidal, comme le statut de Kidal, les Touaregs du Nord uniquement, nous avions également exigé d’améliorer la situation approuvée durant l’Accord d’Alger de 2006, pour ce qui est des revendications du gouvernement malien, elles concernaient principalement une accalmie, la libération des détenus, la remise des armes des membres de l’Alliance du 23 mai pour le changement».

Voilà des propos qui jurent avec l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006, seul cadre valable pour d’éventuelles négociations avec les bandits armés de Kidal. Dans ce document qu’ils ont approuvé, nulle part il n’est question d’un statut pour Kidal, a fortiori pour les Touaregs uniquement du Nord. L’idée de Bahanga est claire. Il veut une sécession de notre territoire, créer un problème inter-ethnique, faire une différence entre les Sonrhaïs, Peulhs, Arabes et Touaregs qui partagent la même aire géographique.

Bahanga est un homme dangereux qui entend déstabiliser la République démocratique du Mali. Vu sous cet angle-là, il devrait être considéré comme ennemi public N°1 et le Colonel El Hadj Gamou et ses hommes se doivent de le rechercher vivant ou mort pour mettre fin à ce conflit inutile qui compromet dangereusement le développement de la région de Kidal et celui de toutes les régions du Nord du Mali.

Bahanga n’est pas dans une logique de paix et n’entend guère libérer les 92 otages qu’il a entre ses mains. C’est pourquoi, il continue de défier, voire narguer Bamako. Les autorités maliennes, jusque-là silencieuses à propos des déclarations incendiaires de Bahanga, doivent savoir à quel saint se vouer. Car, cet homme est indigne de confiance et n’a point de paroles d’honneur. Le seul langage qu’il peut comprendre est celui des armes.

A nos vaillants soldats qui sont payés pour la protection du territoire national de redoubler d’ardeur pour faire face à ces assassins, narcotrafiquants qui continuent de défier la République et en première ligne le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré.

Avec les prétentions de Bahanga, est-il raisonnable que l’Etat procède à un allègement du dispositif militaire dans la région de Kidal ? Que nenni !

Au contraire, le gouvernement doit renforcer ce dispositif, accélérer l’envoi d’autres contingents, identifier les bases des bandits armés et procéder à leur destruction, sans état d’âme. On ne gère pas un pays avec des sentiments. Trop, c’est trop ! Il est grand temps d’en découdre, de façon définitive, avec la bande à Bahanga afin que l’Etat puisse s’attaquer aux vrais problèmes de la région qui ont pour nom : manque d’eau potable, insuffisance de centres de santé, insuffisance d’établissements scolaires, absence de routes bitumées, insuffisance de périmètres irrigués…

Le forum de Kidal a déjà tout listé et nombreux sont les partenaires techniques et financiers qui ont annoncé des fonds importants au bénéfice du développement de Kidal. Mais, sans paix, ces sous ne seront pas déboursés, a fortiori investis dans le programme de développement de la région de Kidal. A suivre.

Chahana TAKIOU

30 Juillet 2008