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Pour rappel, la crise céréalière dans notre pays est
consécutive à l’invasion acridienne et à la mauvaise
pluviométrie de l’année dernière. Si sur certains
marchés de Bamako, le mil est livré aux ménagères à
250 FCFA le kilogramme, sur d’autres il est cédé à 275
FCFA le kilogramme.

Que ce soit sur les marchés de la
rive droite ou ceux de la rive gauche, la situation
reste inchangée. Pire, la spéculation pratiquée sur le
mil est de nature à aggraver la situation.

Si les Bamakois ont jusque-là pu tenir, il n’en est
pas de même pour les villes de l’intérieur où l’argent
se fait très rare à telle enseigne que certains ont
commencé à mettre en doute les mesures prises par le
gouvernement pour faire face à la crise céréalière.

Et
pourtant, les autorités ne sont pas restées les bras
croisés comme ne témoignent la mise ne place des
banques de céréales, y compris pour le mil, et la
mesure courageuse d’exonération de TVA sur certaines
denrées de première nécessité à savoir le riz et le
maïs.

Certes, il n’y a pas eu d’exonération sur le
mil, mais rien n’explique cette montée à 100% voire
plus du prix du mil. Paradoxalement, le maïs se vend
aujourd’hui entre 275 F et 300 FCFA le kg.

Face à cette situation de précarité constante,
nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, ont oublié le
riz, un des produits les plus prisés au Mali. Jamais
le consommateur malien ne s’était mis à l’esprit que
le mil aurait un tel succès.

Mais le hic, c’est que
même chez les producteurs, les prix flambent de
manière exponentielle. La raison invoquée est toujours
la même : mauvaise récolte.

« Les paysans, victimes de
l’invasion acridienne et des aléas climatiques, sont
obligés aujourd’hui de vendre un kilo de mil entre 155
F et 190 FCFA contre 65 F ou 75 F le kg il y deux
ans
« , a expliqué Ousmane Dembélé cultivateur à
Banamba.

Les autorités maliennes sont interpellées.
Continueront-elles à dire que tout va bien alors que
des problèmes existent ? Ou ont-elles entrepris des
mesures pour juguler le problème en attendant les
prochaines récoltes ? Ces deux questions méritent
d’être posées vu l’ampleur de la crise d’une part et
la politique de la langue de bois adoptée par le
gouvernement d’autre part.

Adama S. DIALLO Stagiaire

29 août 2005