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La violation de la trêve, que Bahanga et sa bande s’étaient engagées à respecter, donne désormais carte blanche aux autorités militaires d’en finir avec un homme dont les seules motivations ne sont autres que de régner en maître absolu sur une partie du territoire national.

La trêve a volé en éclats le vendredi dernier. En effet, Bahanga et ses hommes ont attaqué le poste militaire de Tinzawatène à la frontière algérienne, un poste dont la présence lui empêche de s’adonner au trafic des armes, de la drogue … Si le gouvernement n’a déploré aucune victime dans les rangs de l’armée, il a enfin décidé de prendre ses responsabilités face aux agissements de Bahanga.

Dans le communiqué du ministère de la défense lu sur les antennes de l’ORTM, on peut dire que nous allons rentrer dans une logique de guerre. Le gouvernement se dit prêt à prendre toutes les dispositions nécessaires pour rétablir la paix dans cette partie de notre pays. Ce qui laisse apparaître que les voies de négociations que le gouvernement avait privilégié depuis le début de la crise se sont révélées inefficaces.

Le gouvernement du Mali, qui n’a cessé de multiplier les rencontres avec la communauté internationale sur ce problème, est aujourd’hui en mesure d’organiser la riposte avec cette dernière si elle est vraiment sincère avec notre pays dont la vocation est de résoudre les crises dans un cadre de dialogue et de concertation.
La meilleure façon de gagner une guerre est de la négocier, si cela est vrai tel ne serait pas le cas de Bahanga. Cet ancien sergent- chef de l’armée malienne ne lance que des défis à nos militaires.

En 2000, il s’est fait distinguer par une prise d’otages des militaires dont certains ont été exécutés. Résultat des négociations : son village natal est érigé en commune rurale alors que des demandes de création de nouvelles communes par d’autres Maliens étaient sur la table du ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités Locales. Jusqu’à l’heure où nous écrivons cet article, aucune demande n’a eu satisfaction.

Le 23 mai 2006 avec les autres, ils pillent les garnisons de Kidal et de Ménaka. Une autre négociation sous l’égide de l’Algérie aboutit à la signature d’un accord du 4 juillet 2006, appelé accord d’Alger. Cet accord, qu’on le veuille ou non, a cautionné l’impunité. Et Bahanga et consorts s’en sont servis à cœur joie pour faire n’importe quoi au nord.

Cette faiblesse de l’autorité fait qu’aujourd’hui les militaires sont la cible des bandits.
Le 11 mai dernier 2007, il attaque le même poste de Tinzawatène. Bilan des morts des deux côtés. Depuis lors, Bahanga est en marge de l’accord d’Alger. Ce n’est que les 26 et 27 août, qu’il refait surface en prenant en otages des militaires et des civils. Et quelques jours après un camion des forains saute une des mines qu’il a posée pour ralentir la progression de l’armée dans la zone.

Pour donner une dimension internationale à ces actions comme la rébellion des années 90, il tend la perche algérienne au gouvernement du Mali. Qui pour une des rares fois, n’a pas voulu directement rentrer en négociations avec lui.
_Avec la violation de sa propre trêve, l’occasion est donnée à l’armée de le neutraliser. Mais à condition que le communiqué ne soit pas laconique.

Yoro SOW

17 septembre 2007.