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Ils étaient des milliers de ressortissants du Nord du Mali à braver la forte pluie qui s’était abattue sur la capitale pour répondre à l’appel du Collectif des Ressortissants du Nord (COREN), le mercredi 4 juillet 2012. Ils protestaient contre ce qu’ils qualifient d’indifférence et d’inaction de nos autorités face à l’occupation des régions du Nord par divers groupes armés salafistes et séparatistes. Sur la Place de l’Indépendance, ils ont exigé, dans une Déclaration dont copie a été remise au Chef du gouvernement, des actions rapides, pour permettre à notre pays de sortir de cette situation.

Dans la foule très excitée, on pouvait entendre, «Nous demandons la libération de notre pays. Nous voulons des armes pour libérer le Nord! Si l’armée ne veut pas faire la guerre, qu’on nous donne les moyens de libérer nos terres». La rencontre a permis au COREN de réaffirmer son attachement à la forme républicaine et laïque du Mali, en présence du Président d’honneur du Collectif, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

Elle a mobilisé, outre militants et sympathisants, la presque totalité des élus des trois régions du Nord du Mali. Ce sit-in se tient à un moment où les autorités de transition, en poste depuis trois mois, trainent, selon le COREN, le pas dans la mise en œuvre d’actions concrètes pour la libération du Nord du Mali. Pour le Collectif, le gouvernement doit immédiatement actionner le levier militaire pour la récupération des régions occupées. Par la voix de son Secrétaire général, Abdoulaye Albadja Dicko, il a dénoncé l’insouciance et l’indifférence sur ce qui se passe au Nord.

Selon le COREN, il est inadmissible que les populations de ces régions soient laissées à la merci de groupes terroristes. Il a aussi condamné avec la dernière énergie le minage des accès, la profanation de tombes et la destruction de mausolées et d’édifices culturels à laquelle ont assisté impuissantes les populations de Tombouctou et Gao. Pour une résolution rapide de la crise et pour permettre un allégement de la souffrance des populations du Septentrion de notre pays, le Collectif demande, entre autres, l’institution d’un cadre de négociation entre l’Etat et les mouvements armés avec l’implication des autres communautés du nord; la mise en place d’un système d’assistance aux populations dans les villes occupées et l’instauration d’un espace de large concertation et de dialogue intercommunautaire entre toutes les parties prenantes sur la question du Nord.

Autre demande du Collectif des Ressortissants du Nord, un deuil national en mémoire de toutes les victimes, civiles et militaires. Il faut signaler qu’une copie de la Déclaration a été remise aux collaborateurs du Premier ministre de pleins pouvoirs de la Transition.

Yaya Samaké


Déclaration de Ganda-Koy nouvelle génération

Chers compatriotes, Ganda-koy, nouvelle génération, renaît et constitue une force de résistance nationale qui ne craint pas la mort mais redoute la honte.

Cette barbarie innommable, ces violences extrêmes faites à notre terre malienne, à ses filles et fils, cette atteinte destructive contre notre patrimoine culturel et notre histoire, vous l’avez compris, n’ont qu’un seul but, asservir notre peuple, anéantir sa sublime culture, assombrir les pages glorieuses de son histoire et compromettre son ascension vers un destin meilleur.

L’histoire récente de Ganda-koy, datée de 1994, enseigne que c’est dans des circonstances toutes aussi extrêmes que des jeunes hommes et femmes, après avoir pris conscience du danger de partition qui pesait sur l’intégrité de la terre malienne, se sont mobilisés, organisés, armés, puis soulevés contre l’oppression, pour arracher la paix des mains des agresseurs, en recourant à la guerre.

Aujourd’hui, devant l’ampleur des dégâts moraux et matériels occasionnés et l’intensité des crimes contre notre cher Mali, la nécessité absolue nous oblige à appeler à la mobilisation générale de tous les Maliens et de toutes les Maliennes en âge de porter ou de se servir d’une arme.

Ganda-koy, nouvelle génération, s’engage à livrer bataille contre toutes les formes de violence et de barbarie au Nord. Elle en fait le serment et invite, pour cette cause, celle de la guerre de réconciliation, les jeunesses maliennes à la rejoindre avant qu’il ne soit trop tard.
Ganga-koy en appelle également à toutes les forces combattantes et à celles en constitution pour qu’ensemble nous édifions une force unique de combat.

Oui, la guerre que nous ferons est une guerre de réconciliation, dont l’objectif premier est de, par la résistance populaire, contribuer à l’œuvre de libération de nos terres par l’armée malienne. L’objectif second sera de jeter enfin les bases solides d’une réconciliation durable entre toutes les populations du Nord, qui ont en partage des siècles de paix, de solidarité et de fraternité.

Chers compatriotes, Oui, il faut que, par la guerre, les velléitaires de l’indépendance de l’AZAWA (qui désigne en langue sonrai le plat en bois) et leurs affiliés islamo-terroristes soient définitivement extirpés de notre sol malien, pour que les populations, qui n’aspirent qu’à la paix, aient une chance sérieuse de se retrouver dans un espace réconcilié, libre de toute hypothèque sur l’avenir.

Chers compatriotes, préparons-nous à forger maintenant notre destin en arc en ciel et rassurez-vous, Ganda-koy, de par sa fidélité, sa loyauté et son dévouement à la patrie, fera face à cette épreuve imposée et vaincra. Vive le Mali, toujours vainqueur, jamais vaincu.

Le Président,

Me. Harouna M. TOUREH

22 Septembre du 5 Juillet 2012