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La rencontre de lundi dernier entre Me Fanta Sylla et la CNJM élargie à l’Adide, au CNJ-Mali et à l’AJDE, a permis de calmer les jeunes juristes, mécontents des résultats du dernier concours de recrutement des auditeurs de justice qui a fait 6 admis sur 1600 candidats et pour 55 places à pourvoir.

La rencontre a eu le mérite de nouer un accord timide avec la CNJM qui a accepté de remettre à plus tard son mot d’ordre de sit-in initialement prévu hier.

Le report du sit-in, tel que signifié de voix autorisée à la CNJM, est due à l’implication de toutes les couches de la jeunesse.

La CNJM rend en même temps la politesse au ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui serait à l’origine de cette réunion.

Sinon, explique-t-on, « Me Fanta Sylla a été réticente à toutes les demandes de rencontre formulées par les jeunes juristes ».

Une autre raison au sursis du sit-in, c’est l’engagement pris par Me Fanta Sylla à soumettre l’arrêté n°05 1843/MJ-SG fixant l’organisation du concours à la relecture et à instaurer un cadre permanent de concertation avec la CNJM. Pour cette dernière, le compromis serait de pourvoir aux 49 postes avant d’organiser le concours de 2006.

Arrêté « anti-emploi »

En acceptant de surseoir à leur manifestation, les jeunes juristes ne se sont pas pour autant désarmés. Ils sont particulièrement remontés contre le ministre de la Justice.

Motif : celle-ci a dénié l’organisation du concours à la direction nationale de l’administration de la justice (DNAJ) en violation de l’article 6 de l’arrêté n°05-1843/MJ-SG. Ce qui a conduit sa directrice, Mme Manassa Dagnoko, à se désolidariser des résultats dont elle a boudé la délibération.

Pour les jeunes juristes, l’échec massif n’est pas lié à un problème de niveau. Selon eux, des titulaires de maîtrise en droit ayant fréquenté des universités américaines, européennes et africaines s’étaient présentés de même que d’autres candidats venant des professions libérales. Ce qui leur fait dire « qu’ils ont été au contraire victimes d’un règlement de compte entre le ministre et la directrice de la DNAJ ».

L’arrêté ci-dessus mentionné est qualifié par la CNJM d’« anti-emploi » en son article 16 qui stipule : « Toutefois, si le nombre de candidats admis n’atteint pas le nombre des places mis au concours, le ministre de la Justice peut ne pas pourvoir à toutes les places ».

La CNJM, qui est loin d’être satisfaite, mais qui préfère la légalité, envisage de tenir une assemblée générale samedi prochain à l’intention de ses militants.

Elle compte également saisir le président de la République et le Premier ministre à toute fin utile.

Abdrahamane Dicko

25 janvier 2006.