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Pour le secrétaire général du Syndicat national de la police (SPN), Siméon Keita, les fonctionnaires de police ont d’autres difficultés à résoudre au lieu de s’embarquer dans de faux problèmes de mutations. Et de réaffirmer que le SPN se désolidarise de la grève du syntade projeté pour les 6 et 7 décembre.

« La section syndicaliste de la police nationale se désolidarise du préavis de grève déposé par le syntade pour les 6 et 7 décembre, qui du reste est contre la quiétude et la tranquillité de la police nationale ne défend pas les intérêts matériels et moraux des fonctionnaires de police ». Ces mots sont de Siméon Keita, SG du SPN C’était au cours d’une conférence de presse tenue mardi 30 novembre à la Bourse du Travail.

Siméon juge d’inacceptable la non-dotation en matériel des policiers lors des manifestations du cinquantenaire qui demeure une doléance fondamentale des fonctionnaires de police.

Pour M. Keita qui se dit être élu à l’issue de la conférence de section organisée en juillet 2010, le préavis de grève des 7 et 8 décembre ne leur regarde pas. Et appelle ses militants à ne pas l’observer. A en croire le conférencier, en aucun moment, ils n’ont enregistré la présence du Syntade auprès des policiers pour les soutenir.

Le SG du SPN a fustigé le préavis de grève du Syntade en affirmant que le seul point qui concerne la police nationale est l’annulation des décisions de mutation « des soi-disant syndicalistes », mutés à l’issue de la conférence de section de juillet dernier.

Et d’ajouter que les hommes pour lesquels le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité roule, ne sont pas des syndicalistes ou du moins des responsables du SPN. Cela à ses dires, a été prouvé lors de la rencontre du 8 octobre 2010 avec le ministre de la Sécurité intérieure et la Protection civile. « Ce sont des gens qui sont là pour des intérêts inavoués, des intérêts autres que ceux des fonctionnaires de police ».
Il accuse ses camarades de s’être battus pour l’adoption d’un projet de loi leur concernant (la loi 010-034) qu’il juge vide. « Ce texte est vide, où était le Syntade ? », dénonce M. Kéita.

Aux dires de Siméons Kéita, au moment où ils se battaient contre l’adoption de la loi 010-034, les protégés de Siaka qui étaient aux affaires en son temps, se sont battus pour son adoption. L’histoire, selon ses explications, leur a donné raison. « Tous les fonctionnaires de police sont unanimes que la loi votée ne nous arrange pas ». Les policiers ont fait une doléance dans laquelle, ils ont demandé la relecture de la loi à peine adoptée, ce qui prouve déjà son insuffisance.

La police nationale n’a aucun moment été assistée par le Syntade, même dans les moments les plus difficiles de son existence. En 2002, « nous avons observé trois grèves, dont le dernier a coûté beaucoup à la police, nous n’avons pas bénéficié d’assistance du Syntade encore moins de l’UNTM », a affirmé M. Kéita. Le SG va plus loin en affirmant qu’en 2002, leur droit de grève à travers l’adoption de la loi 02-056 a été retiré « alors que c’est un droit fondamental pour un syndicaliste. Là aussi ajoute-t-il, ni le Syntade ni l’UNTM n’ont pipé mot.

A en croire le patron du SPN, le fonctionnaire de police est confronté à des problèmes plus graves que l’annulation des décisions de mutations. « Le syntade n’a rien fait pour améliorer nos conditions », a dénoncé M. Keita pour qui les problèmes des fonctionnaires de police sont connus de tous.

Il a cité le saccage du commissariat de Kita où les biens des fonctionnaires de police et du commissaire ont été détruits. « Aucun policier victime des vandales n’a été indemnisé. Aussi les commissariats du 10è, 7è et le poste de Faladié ont été vandalisés et des travailleurs ont été blessés. Aucun d’eux n’a été assisté par le Syntade », a-t-il martelé.

Amadou Sidibé

02 Décembre 2010.