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Le secrétaire général du syndicat de la police nationale (SPN), Siméon Kéïta, a animé un meeting d’information à la Bourse du travail. C’était le mardi 30 novembre, en présence des militants fortement mobilisés. L’objet de ce meeting était d’informer les militants et l’opinion nationale que le syndicat national de la police se désolidarise du mot d’ordre de grève lancé par le Syntade.

Suite au préavis de grève de 48 heures, déposé le 15 novembre par le Syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (Syntade) auquel il est affilié, le Syndicat national de la police, le SPN, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il appelle « un préavis qui n’a d’autre objectif que de détruire la police ».

Selon l’orateur Siméon Kéïta, secrétaire général du SPN, sur les cinq points de revendications soumis à la partie gouvernementale, seul un, relatif aux mutations, concerne la police nationale. « Or, le décret régissant les mutations relève du pouvoir discrétionnaire du DG de la police, le contrôleur général Niamé Kéïta ».

Fustigeant le comportement de certains anciens syndicalistes, le secrétaire général du SPN a rappelé que le syndicaliste est celui qui agit dans le cadre d’un mandat, après avoir bénéficié de la confiance des syndiqués.

« Certains camarades n’étant plus sous le couvert du syndicat, ont tout de même continué à agir au nom du Syndicat national de la police » a déploré Siméon Kéïta.

Selon le secrétaire général du SPN, lorsqu’un syndicaliste est muté, les procédures en la matière sont très claires.

En effet, il lui suffit juste de saisir les différentes instances qui vont œuvrer à l’annulation de la décision de mutation.

Pour en venir au préavis de grève de 48 heures du Syntade pour les 7 et 8 décembre prochains, « le point de revendication relatif aux mutations n’est plus d’actualité. Il vise tout simplement à détruire la police » s’est indigné Siméon Kéïta.

Ce qui est important de savoir dans cette affaire, c’est que ceux qui ont été mutés avaient projeté de prendre en otage les défilés de la fête du Cinquantenaire en boycottant les cérémonies, à un moment où notre pays recevait des invités prestigieux. Où est donc passé le patriotisme de ces policiers ?

Pourtant, faisant preuve d’esprit de responsabilité et de maturité, sur instruction du ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Sadio Gassama, le directeur général de la police nationale, le Général Niamé Kéïta a purement et simplement annulé toutes les décisions de mutation. Alors, pourquoi en faire un point de revendication par le Syntade? Est-ce pour avoir la tête de quelqu’un ?

Dans tous les cas, le droit de grève est un droit constitutionnel, mais faudrait-il qu’il le soit dans les règles de l’art.

De 2002 à 2010, la police nationale a observé trois mots d’ordre de grève dont le plus catastrophique a été celui de 2002.

En effet, au moment où le monde entier avait les yeux braqués sur notre pays qui abritait la CAN 2002, les anciens syndicalistes ont conduit la police en grève sans soutien aucun.

En application des dispositions du message RAC radio N°0225/DGPN-DPFM, du 17 septembre 2010, qui annule toutes les décisions de mutation, ce point ne saurait plus faire l’objet de revendication à moins que le Syntade ne vise autre chose.

Aujourd’hui, en dépit des sacrifices consentis, le SPN enregistre d’autres difficultés au nombre desquelles le passage au grade supérieur car un policier peut faire huit ans sans avancer, la dotation en matériels, etc.

A la fin du meeting, le secrétaire à la communication et à la presse du bureau exécutif du Syndicat de la police nationale, Youba Gory Touré, a demandé à tous les militants de ne pas se laisser distraire et d’aller travailler aux dates prévues pour la grève comme si de rien n’était.

Les militants qui sont sortis massivement pour ce meeting ont réaffirmé leur soutien au bureau de Siméon Kéïta pour le bonheur de toute la corporation policière.

Diakariida YOSSI

02 Décembre 2010.