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Après Mopti en 2002, Tombouctou en 2003, Koulikoro en 2004, c’est Sikasso, la Capitale du Kénédougou, qui a eu l’honneur d’abriter le lancement de la saison touristique 2005-2006.

La cérémonie était présidée par le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Ndiaye Bah, qui avait à ses côtés ses homologues de la Promotion féminine, des Domaines de l’Etat, de l’Investissement. On y notait également la présence du président de la Cour constitutionnelle, des gouverneurs des régions, des partenaires et autres invités de marque. L’événement s’est déroulé à la tribune de Sanoubougou I où le public a massivement fait le déplacement.

Par le lancement de la saison dans la Capitale du Kénédougou, il s’agissait, pour le département du Tourisme, de redynamiser le secteur longtemps resté en veilleuse dans cette région pour que Sikasso soit une destination touristique enviée.

Pour que cela soit, les atouts ne manquent pas, a dit le ministre Bah. Il a invité les touristes à visiter le « Mamelon » et le « Tata », symboles de la puissance du royaume du Kénédougou, « la Fosse commune », « le Palais de Kélétigui Kouma Berthé », « la Tombe de Tiéba », « la Case funéraire de l’amazone Mamo Traoré », « les Grottes de Missirikoro », « les Chutes d’eaux de Farakoro et de Woroni », « les Masques de Yorosso ».

Il s’agit, selon M. Bah de faire connaître ce potentiel pour le mettre en valeur afin d’en tirer profit et faire jouer à la 3e région tout son rôle dans l’activité touristique, et ce faisant, contribuer à l’essor du Mali. Dans cette perspective, a-t-il révélé, des circuits touristiques ont été élaborés pour être commercialisés par des tours operators français « Chemin des Sables » et « Point Afrique » et par une douzaine de journalistes en vue de découvrir le produit et le faire connaître par les moyens les plus appropriés.

Près de 80 milliards de F CFA de recettes

« Le tourisme, outre sa capacité à véhiculer une image positive du pays, est un secteur créateur d’emplois et pourvoyeur de recettes pour l’économie nationale », a affirmé le ministre. Il occupe la 4e place après l’or, le coton, le bétail. A ses dires, il a cessé d’être marginalisé au Mali pour être un secteur prioritaire.

Les investissements réalisés sur la période 1996-2005 sont estimés à plus de 150 milliards de F CFA, plus de 17 000 emplois ont été créés. Quant aux recettes, elles sont évaluées à près de 80 milliards de F CFA. Plus de 187 000 touristes ont visité le Mali en 2005 contre 14 000 en 2004. Ces exploits, à en croire le ministre Bah ont été obtenus notamment grâce au concours des opérateurs du secteur qui n’ont ménagé aucun effort pour la construction d’hôtels, de bars, restaurants… des agences de voyages avec des guides biens compétents.

« Il apparaît impérieux d’être capable de proposer à une clientèle de plus en plus exigeante des produits toujours variés, si on veut faire face à la concurrence des marchés », a souligné M. Bah, pour qui notre pays a des potentialités nécessaires qui permettent de diversifier le produit touristique malien pour satisfaire les attentes.

Le ministre a annoncé que l’Omatho va bénéficier de l’appui du Pnud et de la Cnuced afin de donner à ce service des moyens d’intervention plus importants pour mieux réaliser ses missions.

Abondant dans le même sens, le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso et le maire Mama Sylla n’ont pas manqué de saluer le choix porté sur Sikasso pour témoigner des richesses touristiques et artisanales de la région.

M. Sylla a affirmé que la mairie va désormais mobiliser des fonds pour le développement du tourisme. Pour réussir l’œuvre M. Sylla a donné l’assurance aux touristes qu’ils trouveront des guides chevronnés et des populations accueillantes.

Un défilé des guides de la région, avec démonstration de la technique de guidage, des hôteliers et artisans, qui ont su monter leurs savoir-faire, a émaillé la cérémonie, qui a pris fin par la remise des trophées aux meilleurs guides de Mopti, au campement hôtelier le plus propre, à la Commune la plus propre du pays Dogon.

Amadou Sidibé
(envoyé spécial)

Encadré
Ils ont dit…
Olivier Thierry (directeur associé « Point Afrique ») :
« Après Tombouctou et le plateau Dogon, Gao, je pense qu’il faut ouvrir une nouvelle fenêtre sur la riche potentialité culturelle du Mali qu’il faut aménager suffisamment. On va s’atteler pour que la ville devienne une destination touristique. Il y a beaucoup de travail à faire encore. Tout compte fait on est confiant. Une communication sur le marché émetteur est nécessaire. Il faut patienter ».

Oumar Balla Touré (directeur général de l’Omatho) :
« De mon point de vue, ce qu’on cherchait est atteint. D’abord au-delà du côté festif, il y a eu une sensibilisation de la population locale autour du phénomène touristique. Je me penche beaucoup plus du côté des tours opérateurs qui, après avoir visité tous ce qu’on a comme ressources nationales, culturelles, historiques, devront s’atteler pour que la ville soit une destination touristique. Je pense qu’on a de la matière. Il faut travailler afin que dans les mois et années à venir Sikasso soit à l’avant-garde du tourisme malien ».

19 décembre 2005.