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Construite dans le cadre de la Biennale artistique et culturelle de 2010, la mascotte est devenue un déversoir de sacrifices. « La vie est un combat », a-t-on coutume de dire. Quand un sacrifice est recommandé par un marabout, un devin ou un féticheur, il faut le faire. A tout prix.

S’il est vrai que l’on doit se battre à tout prix pour avoir une vie meilleure, il est tout aussi vrai que de telles pratiques dérangent, surtout quand elles sont faites dans une grande ville.

En effet, les adeptes des sacrifices se soucient peu de l’environnement. Pour eux, la salubrité ne concerne que les autres. C’est pourquoi, il est fréquent de trouver des canaris (entiers ou cassés), des racines, des feuilles, des œufs et l’on en oublie au beau milieu de la chaussée. La pratique est tellement fréquente à Sikasso que « ces ordures » laissées partout n’effraient plus les citoyens.

La mascotte de la Biennale artistique et culturelle, construite en 2010 dans le quartier de Sanoubougou I, sur la route du Burkina Faso, devenue un déversoir de tous les sacrifices ressemble aujourd’hui à un fétiche. On a du mal à comprendre pourquoi ce sort lui est réservé. La mascotte n’a rien de rituel ou spirituel. Cependant, les adeptes de la magie noire pensent que les monuments sur les voies publiques sont des lieux d’exaltations divines propices.

« C’est un problème de comportement des populations dans la société ! », s’exclame ce revendeur d’essence à quelques mètres de la mascotte. Il sensibilise toujours les coupables. Et de poursuivre : « Si nous avons confié la gestion de nos communes à des maires, et des conseils municipaux, nous devons leur faciliter la tâche ».

L’hygiène publique ne doit pas être la seule affaire de l’autorité municipale. Il est vrai que la culture de la salubrité publique n’est pas assez développée à Sikasso. Mais, jeter des « ordures » au beau milieu d’une chaussée, c’est exposer les usagers de la route aux risques d’accidents. Que dire de la santé et de l’environnement ? Quand on sait que les sacrifices jetés dégagent très souvent des odeurs nauséabondes.

Quelle que soit la cause qui conduit à sacrifier, le savoir-vivre en communauté doit primer sur notre seul intérêt. Aussi dérangeante soit-elle, la pratique est autant féminine que masculine. Que faire pour nous mettre à l’abri d’elles ? Une question dont la réponse semble difficile à trouver. A moins que les ordonnateurs des sacrifices cessent de recommander à leurs clients de les jeter sur les places publiques.

B. Y. Cissé

(correspondant régional)

02 Mars 2012