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La région de Sikasso est indéniablement le verger du Mali. La mangue, qui y est produite en quantité, bénéficie depuis quelques années d’un regain d’intérêt de la part d’acheteurs occidentaux.

Dans la région, des acteurs, avec le soutien du Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales, s’organisent pour mieux répondre aux exigences de qualité de leurs clients. Dans le Kénédougou, la production fruitière est dominée par la mangue qui occupe 58 % des vergers et 56 % de la production nationale. La mangue occupe une place importante dans l’économie nationale et constitue une source de diversification des revenus des acteurs du monde rural.

Afin d’accroître cette production et l’offre commerciale, la stratégie du comité interprofessionnel et ses partenaires consiste à renouveler les vergers, à en créer d’autres, à intensifier la lutte antiparasitaire et à financer l’acquisition d’équipements. « La mangue nourrit son homme, son fils et son petit-fils, elle protège également l’environnement. Comme solution, je préconise l’implantation de plusieurs unités de transformation de fruits dans la région et l’augmentation des vergers en variétés de mangues colorées notamment : la Kent et la Keitt, prisées en Europe », estime Moussa Ouattara, planteur.

Grâce au soutien des partenaires, l’Association interprofessionnelle mangue de Sikasso, une organisation faîtière qui regroupe producteurs, transformateurs et exportateurs de la mangue, a entrepris la réalisation d’études, l’exécution de programmes de promotion des activités et de renforcement des capacités des acteurs de la filière. Ainsi, le dialogue entre les différents maillons de la filière s’est intensifié. « Grâce aux différents appuis tant au niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation, la filière mangue se porte de mieux en mieux et nous comptons augmenter la production », conclut le président du comité Moctar Fofana, directeur visiblement satisfait de la campagne.
La saison des mangues s’est achevée de façon prématurée dans la zone du Kénédougou. Certains planteurs de la zone de Mandela (cercle de Sikasso) nous apprennent que les derniers jours de juin ont été difficiles pour eux. L’infestation massive des vergers par la mouche de fruits en est la principale explication selon les producteurs.

Les fruits, piqués par la mouche, pourrissaient et tombaient de l’arbre. Pour sauver les meubles, certains propriétaires de vergers ont cueilli les fruits plus tôt que prévu. Mais l’infestation était telle qu’il était difficile d’en sortir indemne. C’est la variété de mangue brooks qui en a été victime selon les spécialistes, car sa période de production a coïncidé avec l’éclosion des larves de la mouche de fruit.

La fin de campagne 2010 de la filière mangue a viré à la catastrophe en certains endroits, mais d’autres se sont frottés les mains car, le prix a connu une hausse en Europe à cause de la rareté de certaines variétés.

La viande inabordable
Les bouchers, eux mettent toute leur énergie pour plaider la cause de leur viande tant redoutée, incriminée et très chère. Le prix du kg varie entre 1300 à 1750 F CFA suivant les marchés de la commune urbaine de Sikasso.

Dans ces différents marchés, les commerçants invoquent leur attitude par le fait que les marchés périphériques ne sont pas trop attractifs. On se demande si la construction de ces structures a été réalisée avec des mesures fiables et si elle obéit à certains critères de rentabilité, ou s’agit-il d’un manque de civisme de la part des commerçants qui, pour échapper à leur devoir fiscal se convertissent dans l’informel pour glaner encore plus de sous.

Ainsi ces structures qui ont coûté des budgets faramineux au Trésor public sont boudées par les commerçants grossistes. Ce sont plutôt les ruelles avoisinantes qui sont occupées, faisant office de marché où tout se vend et s’achète loin de tout contrôle. C’est à la veille de chaque ramadan que les prix atteignent des seuils intolérables. « Je n’ai vraiment pas le choix, nous subissons la loi des prix informels du marché afin de pouvoir mettre quelque chose sous la dent le soir ? », répond une ménagère devant un étal de viande congelée, à notre question si elle est convaincue de s’approvisionner en viande de bonne qualité. Cette cliente n’a pas hésité à pointer un doigt accusateur sur les prix affichés, pour elle ces prix dépassent de loin sa surface financière pour faire un plat de résistance à la rupture du jeûne. A côté de cela, l’hygiène est un autre phénomène qui joue contre la qualité des aliments dans les étals de marché : !

B.Y.Cissé (correspondant régional)