C’est la moindre question que l’on puisse poser, au regard du discours que le Président des députés avait prononcé lors de l’ouverture de la session en cours de l’Assemblée nationale. En effet, le Professeur Dioncounda Traoré n’a pas caché son amertume face à certaines situations que traverse le pays : entre autres, les problématiques de l’Ecole malienne et de la santé dans les villes et les campagnes. Pourtant, bien que préoccupantes, ces problématiques sont de nos jours connues de tous. Alors, pourquoi le Président de l’Adema n’a-t-il trouvé mieux que d’évoquer ce qui n’est plus qu’un “secret de polichinelle”?
Ce que l’on retient, concernant l’Ecole, c’est surtout le ton utilisé par le Président du Parlement et non moins Président de l’Adema-PASJ, un ton qui démontrait combien il est préoccupé par ce problème : tout comme tous les Maliens du reste. Seulement, dans son discours, le Président de l’institution parlementaire donnait l’impression que la crise de l’Ecole malienne ne date que… de quelques jours.
Ce qui, comme tout le monde le sait, n’est pas exact et paraît même comme une lapalissade.
En effet, depuis le règne du Président Alpha Oumar Konaré, l’Ecole malienne était malade, très malade, qui souffrait pourtant des mêmes maux.
Et selon certains citoyens, le parti Adema porte l’entière responsabilité de cette maladie, puisqu’il a créé certaines situations qui ont fini par façonner ces maux que connaît et vit aujourd’hui le secteur éducatif. “C’est le régime de Konaré qui a amené tous ces problèmes que l’Ecole subit ces temps-ci ”, accusait, il y a quelques semaines, un parent d’élève, très inquiet de ce que pourrait encore subir l’Ecole malienne.
Ce qui n’a cependant pas empêché le Président de l’Assemblée nationale de révéler ouvertement son avis, comme si cet avis était méconnu des Maliens : “L’Ecole continue de se dégrader et de s’enfoncer dans l’abîme“. Et le Pr. Dioncounda Traoré, d’aller encore plus loin en déclarant (comme si les Maliens ne le savaient pas encore) qu’il est loin le temps où le produit de l’Ecole malienne était respecté et recherché à travers toute la sous-région : hélas, il semble aujourd’hui ce temps-là ne reviendra plus, en tout cas, pas de sitôt.
Aussi, la grande question qui se posent aujourd’hui beaucoup de Maliens (intérieurement ou ouvertement), c’est de savoir : pendant ses dix années d’exercice du pouvoir administratif et politique, qu’est-ce que le parti du Président de l’Assemblée nationale a réellement entrepris pour éviter la crise de l’Ecole et sa sortir de l’ornière?…
Laya DIARRA
09 Avril 2010.