Cinq ressortissants chinois et deux autres togolais, promoteurs de bar et exploitants de chambres de passe, sont tombés dans les filets de la commissaire divisionnaire de la Brigade chargée de la protection de l’enfance et des mœurs, Ami Kane. Pris en fragrant délit d’atteinte aux mœurs, ils seront présentés au procureur, qui les fixera sur leur sort.
La Brigade chargée de la protection de l’enfance et des mœurs n’entend par rompre avec les missions qui lui sont assignées, à savoir protéger les enfants contre la prostitution, l’alcool, le banditisme et la préservation des bonnes mœurs.
La commissaire divisionnaire Ami Kane, au cours d’un entretien qu’elle nous a accordé, a tenu à clarifier le rôle de sa structure et surtout à informer l’opinion publique en précisant que les opérations de sa Brigade ne sont pas une chasse aux étrangers ni une tentative de les intimider.
Le Mali reste un Etat de droit où toutes les nationalités sont acceptées et respectées à condition qu’elles respectent les lois et les valeurs sociales.
« Il ne faut pas que les gens pensent que ce sont les étrangers seulement qu’on a interpellés, mais ce sont ceux-là qui sont généralement dans le secteur des bars et chambres de passe. Ils ne peuvent pas rester impunis alors même qu’ils sont en infraction », a précisé Ami Kane.
Malgré les opérations de la BCPEM sur le terrain, il a été constaté que certains bars et auberges continuent à exploiter et à louer des chambres de passe à des couples mineurs, ce qui est condamné par la loi.
Selon Ami Kane, Bamako regorge de bars qui exploitent les chambres de passe. Des 284 bars recensés en février dernier, 90 exploitaient des chambres de passe et six s’étaient érigés en maisons closes. Les statistiques globales font état de 650 chambres de passe.
Aujourd’hui, la BCPEM s’inquiète un peu plus. « Qui dit prostitution parle forcément de drogue, d’alcool, de maladies sexuellement transmissibles, de banditisme… et les promoteurs de ces établissements ne font rien contre. Or la loi est bien claire : ils ne doivent pas laisser les enfants entrer ni leur vendre de l’alcool », a encore expliqué Ami Kane.
La patronne de la BCPEM a néanmoins rappelé que les bars, chambres de passe et maisons closes ne sont pas l’apanage des seuls étrangers. « On y trouve aussi des Maliens. Mais avec la destruction des chambres de passe de la Gare routière de Sogoniko par exemple, nos concitoyens commencent à se ressaisir », reconnaît la commissaire divisionnaire.
Amadou Waïgalo
20 juin 2006