Le gouvernement du Mali, suite aux journées de réflexions et d’études sur les Musées, tenues en 1976, a décidé de célébrer chaque année une semaine nationale du patrimoine culturel.
Cette semaine a pour but d’inviter l’ensemble de la population à méditer sur l’importance et le rôle du patrimoine culturel dans l’œuvre de construction nationale.
Elle sera marquée, selon le président du comité scientifique M. Bah Diakité, par des colloques qui regrouperont d’éminents chercheurs du Mali et de l’Etranger comme Doulaye Konaté, Djibril Tamsir Niane, Richard Toé, Youssouf Tata Cissé…
Ils débattront des thèmes comme les capitales des grands empires, les grands travaux des empires, l’œuvre intellectuelle et littéraire des grands empires ou le rôle des grands empires dans l’unité et la diversité culturelle du Soudan Nigérien.
D’autres événements comme des expositions des cartes des anciens empires, les études, travaux de recherches et photos sur ces empires, des jeux interactifs, et concert sont au programme de cette semaine.
Menaces sur le patrimoine
Les grands empires du Ghana, Mali et Songhoy qui se sont succédés entre le 8e et le 16e siècle, sont parmi les plus vastes et les plus puissantes formations politiques que notre continent a connues.
Aujourd’hui, ils évoquent dans la conscience des africains l’âge d’or de l’Afrique subsaharienne en raison de leurs richesses fabuleuses et de leurs longues périodes de stabilité et de paix.
C’est ce qui fera dire au Ségal du ministère de la culture Al Hadi Koïta que le choix du thème des grands empires n’est pas gratuit « Malgré son importance, l’héritage des grands empires demeure peu connu.
Pire, nombre de ces éléments sont aujourd’hui en péril à cause de divers facteurs dont le pillage, les intempéries, la négligence et le manque d’entretien ».
A preuve, il citera la destruction à 90% de Gao Sanèye (ancienne capitale arabo-berbère de la capitale de l’empire Songhoy), les graves menaces sur le site de la mosquée historique construite en 1325 par l’empereur mandingue Kankou Moussa, la disparition de Madougou etc.
La semaine tentera de répondre à des interrogations sur la revalorisation de ce riche héritage culturel et sa perception par les générations actuelles.
Sidiki Y. Dembélé
15 juin 2005