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Le Festival sur le Niger a pris fin dimanche 7 février à Ségou sur les berges du Niger. Une semaine durant (2 au 7 février), la Capitale des Balanzans était à la confluence de stars venues du monde. Ce sont plus de 30 000 festivaliers qui ont pris part à la manifestation. Rendez-vous a été pris pour février 2011.

La 6e édition du Festival sur le Niger a comblé les attentes de Mamou Daffé, directeur du festival sur le Niger et les siens. De 22 000 visiteurs l’année dernière, l’édition 2010, a largement dépassé les prévisions. Placée sous le signe du cinquantenaire du Mali, elle a rassemblé une semaine durant toutes les expressions artistiques de Ségou voire du Mali. Puisque Kayes était la région invitée avec la troupe de Mody Sacko dont la prestation a été appréciée à sa juste valeur.

Les Pays-Bas ont apporté un soutien à l’organisation. Aussi, des délégations venues de Richmond en Virginie (USA), du Sénégal (le ministre d’État à la Défense et le député-maire de Ziguinchor) ont été des nôtres durant la fête. Comblé, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme Ndiaye Bah, a insisté sur « la nécessité d’améliorer le festival », afin qu’il se hisse au hit parade en Afrique et dans le monde.

L’appel a été entendu puisque le promoteur a assuré que « nous allons nous corriger d’année en année avec le concours de tout le monde ». Et de se féliciter que « La moisson a été bonne ». De fait, Ségou a été un véritable point d’attraction et de business de plusieurs milliers de festivaliers venus des 4 continents.

Jamais dans l’histoire du festival, l’affluence n’avait atteint une telle ampleur. Les hôtels, les villas, cabarets, les chambres du bateau « Kankou Moussa » accosté, les magasins de location et autres lieux d’hébergement ont affiché complet. Même des familles ont été sollicitées pour accueillir des hôtes, histoire d’impliquer l’habitant.

Les villages de fabrications de poterie situés sur l’autre rive et d’autres sites touristiques ont ressenti les effets de l’événement, aujourd’hui considéré comme le plus grand festival du Mali.

En effet, de nombreux festivaliers ont convergé sur les berges et embarqué dans des pirogues et pinasses.
L’activité économique a connu un essor incroyable. Les petits vendeurs, les boutiquiers les antiquaires, les taxis motos, les taxis et les vendeurs de cartes se sont tirés d’affaires. « Nous avons fait le plus grand marché de l’année en une semaine », témoignent des jeunes vendeurs installés le long de la voie qui mènent au lieu de la manifestation.

S’il était difficile de voir les night-clubs, les restaurants bars, et autres espaces culturels faire leur plein, le festival leur a offert cette opportunité. Ils ont refusé du monde. Les rues et ruelles des quartiers qui jouxtent le site étaient engorgées.

A Ségou, nul ne voulait rater un seul moment des prestations en live des grosses pointures de la musique malienne et internationale. Les artistes Mangala Camara, Nahawa Doumbia et Salif Kéita, Baba Maal, Sékouba Bambino et Abdoulaye Diabaté, Cheick Tidiane Seck ont été les plus en vue.
Chaque musicien invité était un leader potentiel.

Ce qui ne veut pas dire que les autres artistes : Kassé Mady Diabaté, Tinariwen, Assan Kida, Koko Dembélé, Atongo Zimba (Togo), Nafi Diabaté ont démérité. C’est surtout la prestation du « roi » Salif reçu par un tonnerre d’applaudissements qui été un moment fort. Tous voulaient voir l’auteur de « Papa » chanter sur scène.

Sékouba Bambino et Nahawa ont mis le feu tandis qu’Abdoulaye Diabaté et Samba Diallo ont séduit grâce à leur puissant timbre. Néba Solo, Kassé Mady et Baba Maal se sont donnés à fond. Le guitariste N’Golo Konaré, Koko Dembélé, King Massassi, la troupe Balanzan et bien d’autres artistes en herbes ont tenté d’égaler les grosses pointures.

Les manifestations traditionnelles dans toutes leurs facettes ont été organisées sous des chapiteaux. Les conférences débats sur plusieurs thèmes ont émaillé la manifestation.

Rendez-vous a été donné pour 2011.

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Des talents récompensés

Au cours de la cérémonie de clôture du festival sur le Niger, des personnalités et collectivités qui ont contribué au développement artistique, culturel et environnemental de Ségou, ont reçu des trophées. Il s’agit « des talents de la cité ».

Dans la catégorie musique, la troupe Balanzan de Ségou a été gratifiée du trophée. Dans la catégorie tresse, la récompense est allée à Zénabou Diarra. Plusieurs trophées ont été remis dans la catégorie environnement. Le prix du quartier propre (75 000 F CFA) a été remporté par Ségou Coura. Le second est allé à Sokalakono et le 3e à Banani Sabacoro.

Toujours dans le domaine de l’environnement, c’est Sébougou qui a reçu le trophée de la Commune propre. Le directeur du festival a remis à l’Association des amis de Virginie (ils nouent un partenariat avec le festival sur le Niger), un trophée. Daffé, à son tour, a reçu des artisans du Burkina Faso, son trophée.

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Potins :Dix millions de F CFA de la Fondation Orange

Parmi les secteurs de développement dans lesquels la Fondation Orange-Mali intervient, figure la culture. La Fondation Orange et Orange-Mali ont été sollicités par le Festival sur le Niger. C’est en partenaire de l’événement qu’elle a mis une somme de plus de 10 millions de F CFA à la disposition des organisateurs. Dans tous les coins et recoins, on pouvait voir des affiches, stands et publicités du second opérateur téléphonique du Mali.

Hymne du Mali : le rappel d’Abou Sow

Un hymne national est généralement un chant patriotique, souvent choisi pour l’usage officiel par le gouvernement, bien qu’il puisse aussi s’imposer par l’usage. Au 6e Festival sur le Niger, il a été fait appel à la fanfare nationale pour l’exécuter à l’ouverture.

A la conférence débat tenue à l’hôtel de ville, la fanfare a été de nouveau sollicitée pour l’hymne. C’est en sa qualité d’administrateur que l’ex-gouverneur de Ségou et aujourd’hui ministre Abdou Sow, a dit que l’exécution de l’hymne doit venir avant l’installation des officiels et non le contraire. Ce qui avait été le cas jeudi à la mairie.

Amadou Sidibé

(envoyé spécial)

09 Février 2010.