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Somme toute, ce sont les efforts conjugués de plusieurs intervenants dont le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, les partenaires au développement, les pays amis du Mali, la solidarité nationale qui ont favorisé cette régularisation progressive des prix des céréales notamment sur le marché.

A tout cela, il faut ajouter la bonne récolte de l’hivernage qui a suivi. A ce sujet on insiste d’ailleurs sur la nécessité de bien gérer cet atout dû en grande partie à une bonne pluviométrie.

L’abondance de céréales poserait aussi des problèmes, en raison, dit-on, de l’usage qu’on en fait. De façon générale, quand le paysan parvient à faire une bonne récolte, logiquement il en vend une partie pour subvenir à d’autres besoins fondamentaux.

Il va de soi que, dans les conditions d’une bonne récolte après celle de l’année dernière si mauvaise que la gestion de l’abondance pose problème. Il y a nécessité chez les producteurs de céréales de compenser le manque à gagner de l’année dernière.

Certains s’étaient sans doute abstenus de se procurer certains biens de consommation ou autres faute de moyens. A cela, il faut ajouter le fait que tous les paysans ne sont pas dans la même situation.

Certains ont été fortement perturbés par les problèmes et ont dû s’endetter. Et maintenant il faut rembourser. C’est donc dire que l’équilibre retrouvé cette année sera à nouveau perturbé, car il faut s’acquitter de ses dettes.

RETOUR A LA CASE DEPART POUR CERTAINS ?

Pendant que le Commissariat à la Sécurité alimentaire et le ministère de l’Agriculture se frottent les mains en parlant de la bonne récolte, certains producteurs de céréales sont plutôt préoccupés à régulariser leur situation, notamment dans les zones de production de riz dans l’Office du Niger.

Pour ceux-ci, l’heure est plutôt au remboursement des sommes contractées pour survivre en période de pénurie. Au regard de ce constat, il importe que le Commissariat à la Sécurité Alimentaire et le ministère de l’Agriculture redoublent, au contraire, de vigilance et de clairvoyance, afin d’éviter que la pénurie alimentaire s’installe à nouveau.

Toutes les deux entités sont déjà suffisamment averties pour prévenir la répétition d’une telle calamité à un moment où tous les ouvrages de maîtrise de l’eau ne sont pas encore opérationnels.

Le président de la République, conscient de la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire, source première de bien être, a mis, depuis son arrivée aux affaires, les bouchées doubles pour la multiplication des ouvrages de maîtrise de l’eau.

Il urge que le Commissariat à la Sécurité Alimentaire et le ministère de l’Agriculture travaillent à maintenir l’équilibre en évitant les ruptures de stocks, mais aussi le renchérissement des prix des céréales avant le fonctionnement effectif des ouvrages de maîtrise de l’eau.

C’est à cette seule condition qu’ils soutiendront véritablement les efforts du président de la République.

Moussa SOW

03 mars 2006.